Publié le 3 May 2021 - 20:21
PROTECTION DE LA MANGROVE

La tutelle renforce le dispositif de surveillance

 

Les conservateurs des aires marines protégées du Sine-Saloum et de la Casamance ont reçu du matériel de surveillance, afin de veiller à une exploitation durable des ressources de la mangrove.

 

En vue de renforcer le dispositif de surveillance des aires marines protégées (AMP), le ministère de l’Environnement et du Développement durable a procédé, ce week-end, à une remise d’embarcations. Les conservateurs des AMP du Sine-Saloum et de la Casamance (Sangomar, Bamboung, Niamone-Kalounaye et Cassa Balantacounda) ont reçu quatre barques motorisées et des outils de navigation d’une valeur totale de 66 millions de francs CFA.

‘’La cible 11 de la Convention sur la diversité biologique visait, en 2020, la couverture d’aires marines protégées d’au moins 10 % de la frange maritime sous juridiction nationale. Au niveau mondial, le taux de réalisation est encore à moins de 3 %. Le Sénégal est à un taux de 2,44 % et a connu un bond impressionnant, car ce taux était d’à peine 1 % en 2012’’, a fait savoir le ministre de l’Environnement Abdou Karim Sall.

Le Sénégal s’est doté, a-t-il ajouté,  d’une stratégie nationale sur les AMP dont la vision est d’avoir un réseau cohérent d’aires marines protégées au Sénégal écologiquement représentatif, efficacement cogéré, assurant la conservation de la biodiversité marine et côtière, la gestion durable des pêcheries, la valorisation du patrimoine culturel et un partage équitable des retombées socio-économiques au profit des communautés. Cette acquisition financée par l’Agence française de développement (AFD), entre dans le cadre du projet d’appui à la politique d’aires marines protégées du Sénégal, à travers la conservation et la mise en valeur durable des mangroves de la Casamance et du Sine-Saloum. Il vise à renforcer le cadre juridique ainsi que les capacités du gouvernement à gérer les AMP. Le projet promeut également l’accompagnement d’activités génératrices de revenus, afin de diminuer la pression sur les ressources naturelles. Ce qui permettra aux communautés locales de résoudre les conflits dans l’usage des ressources halieutiques, tout en favorisant une exploitation durable de ces ressources. 

L’écosystème de mangrove du delta du Saloum et de la Casamance concentre près de 150 000 ha de mangrove. Cependant, elle a perdu près de 45 % de sa surface en moins de 30 ans, en Casamance, et 30 % sur une période de 15 ans, dans le Sine-Saloum.

Et Abdou Karim Sall de signaler que ‘’les populations locales tirent l’essentiel de leurs revenus de l’exploitation intensive des ressources halieutiques et des produits ligneux de la mangrove, notamment le bois de feu et de construction. Elles ont parfois déboisé pour la riziculture. A ces facteurs dégradants, s’ajoutent la baisse de la pluviométrie et la hausse de l’évaporation qui accroissent la salinité de l’eau et l’acidification des terres ainsi que les ouvrages qui empêchent la circulation de l’eau dans cet écosystème. C’est dire que les conséquences des variabilités climatiques et les actions anthropiques mettent en danger l’équilibre de ces milieux fragiles qui servent de zones de reproduction et de refuge de poissons, crevettes et divers crustacés, mais aussi de nidification et d’étapes pour les oiseaux migrateurs’’.

En guise de solution, le Sénégal a créé de nouvelles aires marines protégées (Gorée et Fogny), régularisé celle de la Somone et étendu les limites de celle de Gandoul. L’AFD a, pour sa part, annoncé une subvention supplémentaire de cinq millions d’euros pour trois autres AMP.

EMMANUELLA MARAME FAYE

 

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