Publié le 27 Jan 2022 - 22:25
RÈGLEMENT SANITAIRE INTERNATIONAL

Une cinquantaine de maladies à surveiller

 

Dans la lutte contre les zoonoses au Sénégal et en Afrique, la Direction générale de la Santé exige le respect du Règlement sanitaire international (RSI). Selon les acteurs, il y avait une certaine léthargie jusqu’à l’arrivée des urgences sanitaires. Pour sensibiliser l’opinion et faire comprendre les enjeux de son application, il est organisé un atelier de renforcement de capacités des journalistes depuis hier, à Thiès.

 

Les maladies zoonotiques deviennent de plus en plus fréquentes en Afrique. La détection précoce et la surveillance des agents pathogènes des zoonoses (Zoonotic Disease Integrated Action) à l'interface animal-humain demeurent une nécessité, surtout avec les menaces épidémiques. C’est pourquoi Usaid Breakthrough Action organise, à Thiès, un atelier de renforcement de capacités sur le Règlement sanitaire international (RSI).

Selon le chef du Bureau suivi-évaluation et recherche du RSI, ce règlement a pour but de prévenir la propagation internationale des maladies, de s’en protéger, de les maitriser et d’agir.  Pour le docteur Ibrahima Keita, les agents pathogènes et tout ce qui constitue une menace voyagent avec les populations. Il n’y a pas seulement, soutient-il, les risques biologiques. Il y a aussi tout ce qui est nucléaire. D’après lui, il y avait une certaine léthargie, au niveau international, jusqu’à l’arrivée des urgences, comme en 2013-2014 avec la survenue d’Ebola.  ‘’Le Sénégal a fait son évaluation externe en 2016.  On n’a plus de problème au niveau des frontières terrestres, surtout notamment avec la porosité des frontières. Aujourd’hui, plus d’une cinquantaine de maladies sont à surveiller par les pays membres du RSI’’, informe-t-il.

Dans les années 60, souligne le Dr Keita, c’était beaucoup plus au port que le contrôle se faisait le plus. La Covid a beaucoup éprouvé le RSI. ‘’Les urgences de santé publique n’ont pas de domicile, d’où l’importance de faire de la prévention. Il y a dix points d’entrée désignés dans les régions du Sud-Est, c’est-à-dire Kolda, Tambacounda, Rosso, Médina Diadjbé, Kaène. A cela s’ajoutent 10 points prioritaires au Sénégal à surveiller’’, fait-il savoir. Avant de soutenir que l’évaluation du RSI est quinquennale. Il s’agit, en effet, d’un instrument juridique et non un programme vertical de santé. Il a des impératifs d’approche collaborative. De l’avis du membre du Comité des experts internationaux de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Docteur Aloyse Waly, il est important pour les pays qui ont ratifié ce mécanisme de le mettre en œuvre. ‘’L’aspect multisectoriel est à magnifier, de même que la présence de l’Association des journalistes en santé population et développement (AJSPD). Chaque fois qu’il y a une pandémie, les pays sont souvent prêts au niveau central. C’est au niveau régional qu’on accuse toujours du retard’’, fait-il savoir.

Pour lui, le contexte pandémique de Covid-19, maladie potentiellement zoonotique, a montré l’importance du renforcement des capacités des acteurs sur le RSI. Cela, dit-il, doit se faire à tous les niveaux du système national pour une meilleure effectivité de l’application du règlement. ‘’La communication y joue un grand rôle. C’est pour cette raison que sont mises en place des commissions de communication sur les risques et l’engagement communautaire (Crec) dans les régions, une orientation des membres sur le RSI est de mise. Elle permet de mieux dessiner la voie à suivre, dans le cadre de la collaboration des acteurs de la communication à l’échelle nationale’’.

Dans la même veine, le Dr Niang souligne que la pandémie de la Covid-19 connait un regain d'activité dans plusieurs pays dans le monde. Mais elle fait suite à des épidémies d'Ebola, de Marbourg, de la grippe aviaire, de la fièvre de la vallée du Rift, de la dengue, de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo. Qui sont, dit-il, toutes des zoonoses et continuent de rappeler que la sécurité sanitaire passe par une approche ‘’One Health‘’ dans la surveillance et la recherche. Mais également, précise-t-il, dans des sujets aussi divers que l'identification de réservoirs animaux de virus, la surveillance de l'environnement, le développement des traitements et vaccins.

D’ailleurs, l’Initiative Zodiac est lancée en juin 2020 par l’AIEA, à travers une action intégrée et systématique contre les zoonoses dans le prolongement de l'action menée face à la Covid-19. Cela, afin d'aider les pays à prévenir les pandémies de maladies causées par des bactéries, des parasites, des champignons ou des virus transmissibles de l'animal à l'homme.

VIVIANE DIATTA

 

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