Les propositions du SAES
Après avoir critiqué la tutelle à propos du format pour la Concertation nationale sur l'avenir de l'enseignement supérieur au Sénégal (Cnaes), qui démarre ce samedi à Dakar, le Saes s'est décidé à présenter ses propositions. Celles-ci sont précédées d'état des lieux et d'observations sur les orientations du comité de pilotage dirigé par le professeur Souleymane Bachir Diagne.
En fait, le Syndicat autonome de l'enseignement supérieur, dirigé par Seydi Ababacar Ndiaye, renvoie pour l'essentiel à des réflexions faites par le Saes sur le secteur, dont le ''Plan Jaangal pour un réel développement de l’enseignement supérieur'' (octobre 2012) et les ''Conclusions des Assises sur la normalisation du fonctionnement de l’enseignement supérieur'' (13 et14 octobre 2010). Entre autres, le Saes préconise de ''mettre en place un plan d’urgence pour résorber le gap en infrastructures physiques d’ici 2020'' et d'''œuvrer pour le relèvement du niveau de formation supérieure de la population de 1,72% à 5% au moins d’ici 2020''.
Le professeur Seydi Ababacar Ndiaye et ses collègues ont aussi leurs idées sur le financement du système, estimant qu'il faut aller vers ''un scénario d’équilibre''. Ils observent au préalable que la part de l’enseignement supérieur et de la recherche dans la richesse nationale en 2013 est de 1,44% du Pib contre 5% préconisée par l’Ocde, précisant que les indicateurs de l’Ocde sont relatifs aux dépenses alors que ceux du Sénégal sont souvent des prévisions de dépenses (budgets). Ce faisant, le Saes demande l'augmentation des ressources publiques consacrées à l’enseignement supérieur ''jusqu’à 2% du Pib pour l’enseignement supérieur et 3% pour la recherche''. L'organisation invite aussi à ''instaurer une Contribution des Entreprises à la Recherche, à l’Innovation et à la Formation (Cerif)'' et l'implication des collectivités locales dans la prise en charge du fonctionnement des établissements supérieurs de leurs territoires.
À propos de la gestion des établissements d'enseignement supérieur public, le Saes souhaite la mise en place d'''une gouvernance nouvelle''. Il recommande la création d'un Haut conseil académique ''où siègent d’éminents scientifiques'', ainsi que de ''véritables conseils d’administration, à la place des actuelles assemblées d’université. Dans la même veine, le Pr. Ndiaye et ses camarades réclament toujours l'élection du Recteur par ''tous ses pairs'', et le fait qu'il restera à la tête d’un Conseil universitaire délibérant sur les questions académiques.
Mariétou KANE