L’encours dépasse 23 500 milliards F CFA en 2024, selon la DPEE

La dette publique de l’Administration centrale budgétaire du Sénégal continue sa progression. Selon un rapport de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE), son encours est provisoirement évalué à 23 535,9 milliards F CFA en 2024, contre 20 674,0 milliards F CFA en 2023, soit une hausse de 13,8 %.
Le ratio de l’encours de la dette publique rapporté au produit intérieur brut (PIB) a ainsi atteint 118,3 % en 2024, contre 111,0 % en 2023. Cette dette se compose de deux volets : une dette extérieure estimée à 17 076,7 milliards, soit 85,8 % du PIB, et une dette intérieure évaluée à 6 459,2 milliards, représentant 32,5 % du PIB.
Le service de la dette publique extérieure a atteint 1 538,0 milliards F CFA en 2024. Cette somme se répartit entre le principal (868,6 milliards) et les intérêts (669,4 milliards). Ces paiements représentent 41,7 % des recettes budgétaires et 38,6 % des exportations de biens et services, bien au-delà des seuils de viabilité recommandés, fixés respectivement à 22 % et 25 %.
Les projections budgétaires contenues dans la loi de finances rectificative (LFR 2025) interviennent dans un environnement international marqué par une révision à la baisse de la croissance mondiale. Cette tendance est liée à la montée des tensions commerciales, aux perturbations persistantes des chaînes d’approvisionnement, aux conditions de financement restrictives et aux conflits au Moyen-Orient.
Sur le plan interne, les perspectives économiques se sont dégradées en raison de la suspension de l’aide américaine, de la baisse des cours du baril et de l’arrêt de plusieurs chantiers de BTP. Le rapport mentionne également la prise en compte des résultats d’audit publiés par la Cour des comptes en février 2025.
Pour l’année 2025, les recettes globales sont projetées à 4 668,9 milliards F CFA dans la LFR, contre 4 794,6 milliards F CFA initialement prévus dans la loi de finances initiale (LFI), soit un ajustement à la baisse de 125,8 milliards en valeur absolue et 2,6 % en valeur relative. Elles sont constituées de recettes internes budgétaires projetées à 4 382,3 milliards et de dons à hauteur de 286,6 milliards.
En comparaison avec 2024, ces recettes globales afficheraient une hausse de 17,0 %, soit un gain de 678,9 milliards. Toutefois, les ressources budgétaires attendues en 2025 sont en baisse de 3,7 % par rapport aux prévisions de la LFI.
Les recettes fiscales sont estimées à 4 099,6 milliards, contre 282,7 milliards pour les autres recettes. Ce repli est essentiellement lié à la baisse des recettes fiscales, notamment les impôts sur les biens et services qui sont de 1 984,4 milliards (–8,6 %), ceux sur les revenus, bénéfices et gains en capital qui sont à 1 389,7 milliards (–4,9 %) et ceux sur le commerce extérieur qui sont à 542,8 milliards (–0,8 %).
En comparaison avec 2024, les recettes fiscales devraient progresser de 11,0 %, tandis que les recettes non fiscales bondiraient de 52,8 %. La pression fiscale, quant à elle, est projetée à 18,9 % du PIB dans la LFR 2025, contre 19,3 % dans la LFI 2025 et 18,6 % en 2024.
Malgré la suspension du programme avec le FMI, le montant escompté des dons budgétaires reste inchangé dans la LFR, soit 45 milliards. En revanche, les dons en capital enregistrent une forte hausse, passant à 241,6 milliards, soit 41,6 milliards de plus que le montant initialement inscrit dans la LFI 2025.
Au total, les dons attendus en 2025 sont en progression de 173,7 milliards F CFA par rapport à 2024.