La CNTS/FC exige l'indemnité de chômage
Hier, au cours d'un panel organisé à l'occasion de l'ouverture des Journées du monde du travail (JMT), le secrétaire général du CTNS/FC, Cheikh Diop, a déclaré qu'ils ne vont pas accepter une révision du Code du travail, annoncé par les décideurs, qui, selon lui, flexibilise le travail sans une protection sociale intégrale. "Il nous faut les cinq ou six branches de la protection. Quand on perd un emploi parce que c'est flexibilisé, qu'on ait l'indemnité de chômage en attendant de trouver un autre emploi. Mais flexibiliser l'emploi sans indemnité de chômage, on va s'y opposer. Donc, pour prendre des mesures incitatives, il faudrait bien qu'on ait une protection sociale intégrale", a-t-il fulminé.
Le thème du panel est "Les politiques publiques d'emplois : quels rôles et place pour la législation sociale et l’administration du travail".
Dans le même sens, Cheikh Diop a indiqué que les questions de protection sociale deviennent de plus en plus une préoccupation majeure de l'humanité. Selon lui, "les travailleurs du Nord se battent pour réduire la durée de la carrière. Nous, on se bat pour augmenter la durée de la carrière. Parce que, dit-il, le travailleur du Nord, quand il va à la retraite, c'est le petit paradis, tout est couvert. Quant à nous, quand on va à la retraite, c'est la mort".
En outre, le SG de la CNTS/FC a fait savoir que l'avenir du travail lui fait peur. Et c'est la raison pour laquelle, dit-il, "le monde syndical est en train de se battre et en appelle à tous les militants du progrès pour imposer à l'humanité un nouveau contrat social qui intègre une protection sociale à tous les humains".
Par la même occasion, il a indiqué que les politiques vont de plus en plus vers l'élaboration de politiques passives pour les populations et pour les travailleurs. Cheikh Diop est d'avis que pour qu'il y ait des politiques d'emploi efficientes, il faut agir sur deux leviers, à savoir la préservation de l'emploi existant et la création de nouveaux emplois. Dans la même veine, il a fait savoir que les législateurs doivent aider à ce que les questions de la protection sociale soient bien encadrées. Parce que, dit-il, "nous allons de plus en plus vers le manque d'emploi à cause du contexte de l'évolution historique ou même de l'évolution technologique qui, aujourd'hui, robotise la force du travail, virtualise la production, délocalise les banques au niveau de nos smartphones. Compte tenu de cette situation, poursuit-il, l'avenir du travail est fortement menacé".
D'après lui, l'intérêt de leur présence à cette cérémonie, c'est pour aider à mettre en place une législation qui met l'humain au centre des préoccupations.
Participant aux discussions, l'inspecteur du travail Demba Diop a souligné qu'en France, "toutes les dispositions de promotion de l'emploi, d'organisation des structures d'emploi, de contrôle sont dans le Code du travail et c'est précis. Mais, regrette-t-il, chez nous, on a fait le choix de ne rester que sur le travail formel qui couvre 3 % des emplois".
Selon lui, quand on fixe des règles et qu’on donne des dérogations, il faudrait, en réalité, un contrôle derrière qui assure le contrôle sur l'emploi. Au Sénégal, dit-il, on a un problème de portage des politiques d'emplois global, car, quand on parcourt le ministère de l'Emploi, on ne verra pas un inspecteur du travail.
FATIMA ZAHRA DIALLO