Raddho-Mali
L’impact des mesures prises par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), par leur sévérité, est ‘’énorme’’ et risque, selon la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho), de peser ‘’lourdement’’ sur la vie quotidienne des Maliens déjà affectés par une situation sécuritaire et économique difficiles. ‘’D’autant que les chefs d’État et de gouvernement ont conditionné la levée graduelle des sanctions à l’adoption d’un chronogramme acceptable. Réagissant à la décision de la Cedeao, le gouvernement malien a condamné ces sanctions qu’il considère comme ‘illégales, illégitimes et inhumaines’ et qui vont ‘affecter les populations déjà durement éprouvées par la crise sécuritaire et la crise sanitaire’.
Tout en appelant à la solidarité et à l’accompagnement des pays et institutions amis, et en invitant les populations au calme et à la retenue, il s’est désolé de ‘l’instrumentalisation’ de l’organisation régionale par des puissances extrarégionales aux desseins inavoués et s’est réservé le droit de tirer toutes les conséquences de l’attitude hostile de la Cedeao à son égard’’, écrit la Raddho dans un communiqué transmis hier, à EnQuête.
...Face à cette situation qui menace ‘’gravement la paix et la sécurité de la région’’, la Raddho exprime sa solidarité au peuple malien ‘’durement éprouvé’’ par des crises multiformes. Elle rappelle ainsi, son attachement aux textes de la Cedeao et à des institutions sous régionales au ‘’service exclusif des peuples’’, mais insiste sur la nécessité de rejeter toute rupture de l’ordre constitutionnel ou prise du pouvoir par la force. La Raddho rappelle également aux acteurs de la crise malienne que ‘’sa solution rapide passe par un retour à une vie constitutionnelle normale, le retour des militaires dans leurs casernes et le dialogue entre les fils et filles du Mali pour ramener la paix et la sécurité dans ce pays à l’histoire millénaire qui a donné à l’Afrique sa première constitution politique’’.
Dans son texte, la Raddho recommande aux autorités militaires du Mali, d’organiser des consultations politiques les ‘’plus inclusives’’ possible, afin de déterminer des propositions ‘’raisonnables’’ pour une sortie de crise et qui permettront la levée rapide desdites sanctions. Elle invite en même temps, la Cedeao à reconsidérer les sanctions, afin d’atténuer leur impact sur les populations.
Cette organisation de la Société civile appelle les protagonistes à renouer les fils du dialogue, afin de trouver une ‘’issue heureuse’’ à cette crise dans les meilleurs délais. Elle demande aux ‘’souteneurs des deux camps à savoir raison garder et invite les organisations régionales et internationales à intervenir promptement pour aider à un retour rapide de l’ordre civil et constitutionnel dans la Paix et le respect des engagements des autorités maliennes. Et aussi, encourage la Société civile africaine à proposer ses services et à travailler à un rapprochement des positions en vue d’une issue heureuse’’.