RAPPEL A DIEU DU PDG DE SUD COMMUNICATION
BT, par devoir de mémoire !
Le rappel à Dieu de Babacar Touré, Président directeur général du Groupe Sud communication, et non moins avant dernier président du Conseil national de régulation de l’audiovisuelle (Cnra), le 26 juillet dernier est tombée comme un couperet, plongeant ainsi sa famille, ses amis, alliés… dans un désarroi inouï. Devant ce désastre, j’ai longtemps hésité avant de toucher au clavier de mon ordinateur pour griffonner quelques mots en mémoire du disparu.
Après de longues nuits de questionnement sur l’opportunité de témoigner ou pas, j’en suis arrivé à la conclusion que le devoir de rendre témoignage s’imposait à moi. Babacar Touré, un personnage positivement atypique! Un homme exceptionnel! Tout d’abord, je clame que l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois) doit une chandelle à l’illustre disparu. Eminent membre de la Confédération des employeurs du Sénégal (Cnes), Babacar a toujours cru aux opérateurs économiques sénégalais. De quelques bords qu’ils puissent être, il les a soutenus et accompagnés. Les colonnes de Sud Hebdo, Sud au Quotidien, puis Sud Quotidien et ultérieurement les sur ondes de Sud FM, ont toujours été ouvertes à la marche et à l’évolution de notre organisation. Et ce, depuis sa création en novembre 1989 à nos jours.
Leurs correspondants dans les régions de l’intérieur du pays ont participé à l’implantation de nos cellules régionales. Le journal en langue wolof de «Sen Radio », à la suite de ceux de Dunya et de Walf Fm, ont toujours été des rendez-vous à ne jamais rater, sous aucun prétexte. Les profondeurs du vocabulaire wolof de Serigne Moustapha Diakhaté, Khaly Seck, Ndiaya Diop, sans oublier Reine Marie Faye (hélas, qui vient de nous quitter vendredi dernier) et El Hadji Maodo Faye, nous reviennent encore à la mémoire. Il suffisait d’être dans un marché à l’heure du journal en wolof pour se rendre compte que tous les curseurs sont pratiquement sur la même fréquence. Ce fut le cas en 1994 avec le procès de Maître Babacar Seye, et le retour pompeux de Maître Abdoulaye Wade en 1999, après un long séjour à Versailles (Paris) pour l’élection présidentielle de 2000. En cette circonstance, seule la radio Sud Fm avait osé couvrir en direct cet évènement. J’ai suivi le long parcours à partir d’un des studios de la radio de l’immeuble Fahd à l’époque en tant qu’invité.
Pour revenir à l’Unacois, tout le cheminement de cette organisation (Assemblées générales tumultueuses, tournées nationales, grèves, crises, réconciliations,..), jusqu’à nos jours, a été accompagné de très près, par les supports du groupe. Il fut un temps où l’émission «Eutou Sud» était la tranche vedette de la bande fm. C’était chaque samedi de onze heures à midi. Eh bien, étant secrétaire régional de Dakar de notre organisation, je fis partie des rares sénégalais, sinon le seul, à y être invité trois fois. D’abord par Omar Diouf Fall, ensuite par Abdou Latif Coulibaly et enfin par Khadim Samb.
Cela prouve encore une fois que le groupe n’a jamais négligé les faits de société, les réalités socio-culturelles ainsi que les mutations politiques et économiques de notre pays. A toute cette traversée de désert, les encouragements de Babacar Touré à l’endroit de notre organisation n’ont jamais fait défaut. Homme courtois, BT avait toujours le temps de placer en bon lieu des mots d’amitié, d’affection et de confiance. Ces mots étaient comme des sédatifs pour notre organisation commerçante. De mémoire, les tous derniers mots, m’ont été adressés lors d’une rencontre inopinée dans les couloirs de ses bureaux sur l’Avenue Habib Bourguiba.
Ensuite, c’est lui en personne qui m’a présenté Macky Sall. C’était en 2004, lors de la levée du corps de sa défunte maman à l’Hôpital Principal de Dakar, en présence de Serigne Saliou Touré de Thiès et de Maître Khassimou Touré. Ce matin-là, après lui avoir présenté mes condoléances, je m’assis à sa droite. Tout à coup, une foule bruyante pénètre dans l’enceinte de la morgue. Au milieu, un homme tout de blanc vêtu, se détache du groupe et avance vers lui. C’était le Premier ministre Macky Sall, fraichement nommé par le Président Abdoulaye Wade qui venait d’arriver. Et là, toute l’assistance s’est levée. Alors qu’il n’avait même pas encore fait passation de service avec son prédécesseur Idrissa Seck. Après les accolades suivies de présentations des condoléances, Babacar prit ma main et celle du nouveau Premier ministre pour témoigner devant l’assistance la marque de ses amis. Il fit la présentation avec une expression tellement aimable et admirative que le futur président me serra fortement la main. Un fait mémorable ! Généreux et gentil, Babacar est un homme entier. Poli et toujours jovial, il est simplement humain !
Un après-midi de mai 2011, à l’amphithéâtre de l’Ucad II, bondé de monde, il avait séduit son auditoire. Il l’avait même subjugué ! Avec la modération d’Albert Bourgi, il avait traité avec passion le Nouvel ordre mondial de l’information et de la communication (Nomic). Dans la salle, étudiants, professeurs, chercheurs et leaders politiques se délectaient de sa vaste culture. Aux premières loges, Federico Mayor, Irina Bukova, Henry Lopes, Mamadou Lamine Loum, Hervé Bourges, Penda Mbow, Amath Dansokho, Abdoulaye Bara Diop et un certain...….Amadou Mahtar Mbow à qui on célébrait ses 90 ans d’habileté intellectuelle par la communauté scientifique nationale et internationale.
Puissent ces lignes participent à réduire la dette que nous devons à ce noble fils du Sénégal et de l’Afrique ! Autant, nous continuerons de prier pour El Hadji Dame Ndiaye qui fut le premier Président de l’Unacois, autant nous ferons de même pour Chérif Elvalide Seye et Babacar Touré (Que Notre Seigneur ait pitié de leur âme et les assiste éternellement).
Alla Dieng
Directeur Exécutif Unacois Yeessal
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