Publié le 15 Oct 2014 - 12:10
RENCONTRE GOUVERNEMENT - SYNDICAT

Un air de participation responsable

 

Dans la rencontre d’hier entre gouvernement et syndicalistes, il y a eu certes des inquiétudes et objections de la part des seconds. Mais, dans l’ensemble, l’impression d’une participation responsable dans la prise en charge des problèmes sociaux des travailleurs a prédominé.

 

La rencontre qui a eu lieu hier entre le Premier ministre et les leaders des cinq principales centrales syndicales a ressemblé à une séance d’expression de l’autosatisfaction des uns et des autres, tant les deux parties ont montré qu’elles sont en phase sur bien des points.

Le représentant de la Fédération générale des travailleurs (FGTS), Boubacar Lom, a affirmé que si le défunt Khalife général des Tidianes est surnommé Borom daara-j, son homonyme, Mansour Sy, ministre du dialogue social et des relations avec les institutions peut être surnommé ‘’borom liguey-bi’’ (le bosseur). Cheikh Diop d’ajouter que ‘’les perspectives sont bonnes et qu’il faut les consolider’’.

Cela ne veut pas dire néanmoins que tout est rose dans le ciel social sénégalais. A l’entame de la rencontre, le Premier ministre Mahammed Dionne a bien précisé que le gouvernement est venu écouter les syndicalistes, annonçant au passage que le décret portant création du Haut conseil pour le dialogue social a été signé le 13 octobre dernier par le président de la République.

Fidèles à leurs traditions, les représentants des travailleurs n’ont pas manqué de soulever des réserves et critiques. Mody Guiro, le premier à prendre la parole, a signifié au Pm le désaccord des syndicats sur les propositions chiffrées du plan d’action de suivi du Pacte de stabilité sociale et d’émergence économique. Selon Guiro, les préoccupations des centrales dépassent la subvention de 50 millions de francs Cfa. Il appartient donc à l’Etat d’augmenter cette enveloppe financière pour leur permettre d’avoir plus d’impact auprès des travailleurs.

«Il faut donc remettre en cause ce qui a été retenu d’autorité par le gouvernement», indique Mademba Sock (UNSAS). Ce, afin d’arriver, comme le veut Mamadou Diouf (CSA), «à chiffrer ensemble les priorités de mise en œuvre du plan d’action et une évaluation financière».

Le ministre Mansour Sy les a rassurés, affirmant que le document actuel ne fait que déblayer le terrain et qu’il y aura un atelier de validation qui réunira l’Etat, les syndicats et le patronat.

Un autre point qui a préoccupé les organisations syndicales est la retraite à 60 ans. Les secrétaires généraux ont fait presque un point d’honneur à en parler. Par exemple, Mody Guiro a déclaré n’avoir pas compris la discrimination qui frappe les travailleurs du privé pour qui la retraite est fixée à 55 ans. Lui et ses camarades ne comprennent également ni la position jugée molle de l’Etat, ni l’attitude des patrons qui s’y opposent, alors que la plupart d’entre eux, selon les syndicalistes, n’ont ni entreprises ni employés.

Cependant, ils sont très vite rassurés par le Pm et son ministre qui leur ont fait comprendre que la directive du Président sur la retraite à 60 ans pour tous les Sénégalais n’est pas négociable. Mansour Sy a signalé que l’IPRES est déjà saisie et que le code du travail sera bientôt modifié dans ce sens. «Pour nous, le débat est déjà clos», conclut M. Dionne.

Découverte de pétrole au Sénégal

«Il faut sécuriser les investissements», selon le ministre

Le Sénégal sera peut-être bientôt un pays pétrolier avec la découverte de gisements. Le ministre de l’Energie Maïmouna Ndoye Seck l’a fait savoir hier, sans donner d’autres informations, puisque le directeur général de Petrosen rencontre la presse aujourd’hui pour livrer plus de détails à l’opinion. Mme Seck a estimé que cette découverte est logique puisque le Sénégal est dans un même espace que les pays limitrophes qui ont tous du pétrole ou du gaz.

Le problème, explique-t-elle, c’est la sécurisation des investissements. «Le forage coûte 1 million de dollars (environ 500 millions de francs Cfa) par jour et il faut au moins 60 jours de forage. Si l’investissement n’est pas sécurisé, aucun investisseur ne prendra le risque», prévient-elle.

Pour sa part, Cheikh Diop, secrétaire général de la CNTS/FC, a exprimé ses inquiétudes face aux conflits meurtriers qui accompagnent l’exploitation de l’or noir dans beaucoup de pays producteurs, notamment africains. Une malédiction que Maïmouna Ndoye Seck a écartée, préférant s’appesantir sur les impacts positifs de la ressource sur le développement, à l’exemple  du Qatar et des Emirats arabes unis.

Aveu du Premier ministre

«Nous avons une croissance artificielle qui n’est pas génératrice d’emploi»

Hier, lors de la rencontre entre le gouvernement et les centrales syndicales le Premier ministre a fait un aveu de taille. Mahammad Dionne parlant de la place que l’Etat accorde à l’emploi, particulièrement celui des jeunes a lâché : «Nous avons une croissance artificielle qui n’est pas génératrice d’emplois.»

BABACAR WILLANE

 

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