Publié le 25 Jun 2024 - 18:20
RETOUR DES PÈLERINS MUSULMANS DES LIEUX SAINTS

La montée de la psychose de la Covid-19

 

Le retour des pèlerins des lieux saints de l’islam a été marqué par la découverte de 78 cas positifs du SARS-CoV-2, avec 36 cas confirmés par PCR chez les pèlerins en provenance de La Mecque. Les autorités, craignant une multiplication des contaminations, invitent les pèlerins à faire preuve de prudence à leur retour et à suivre leur traitement auprès des centres médicaux.

 

Le syndrome de l’épidémie de Covid-19 refait surface dans notre pays. En effet, le ministère de la Santé a indiqué, dans une note, dimanche dernier, que des tests de dépistage de la Covid-19 pour les pèlerins musulmans en provenance de La Mecque sont en place à l’aéroport international Blaise Diagne pour tenter d’enrayer tout démarrage d’une épizootie de la maladie à coronavirus.

Selon les services du ministère de la Santé, sur 124 tests de diagnostic rapide (TDR) effectués sur des pèlerins, 78 ont révélé des cas positifs au SARS-CoV-2, avec 36 cas confirmés par PCR. Ces cas contacts et positifs pourraient aussi exploser dans les prochains jours, avec l’arrivée de nouveaux vols en provenance de La Mecque. Des vols qui contiennent entre 20 et 60 % de cas positifs dans chaque vol de retour des lieux saints de l’islam, a déclaré le docteur Charles Bernard Sagna, médecin-chef du service de contrôle sanitaire aux frontières aériennes de l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD), dans un entretien accordé à l’Agence de presse sénégalaise (APS).

Sept vols en provenance d’Arabie saoudite ont ramené des pèlerins à l’AIBD et les autorités sanitaires sénégalaises invitent les pèlerins quittant Djeddah à porter le masque avant d’entrer dans leurs aéronefs respectifs et à continuer de le porter une fois au Sénégal, au sein de la communauté et à domicile, pour éviter une propagation de la maladie, a-t-il ajouté.

L'aérogare réservée au pèlerinage est désinfectée après les arrivées, a dit Tidiane Tamba, responsable des relations publiques de l'aéroport.

Dans le but d’éviter le déclenchement d’une épidémie généralisée, les autorités ont décidé de mettre en place un certain nombre de mesures telles que le dépistage systématique des cas suspects préidentifiés et des pèlerins volontaires à leur arrivée à l’aéroport, le port systématique du masque à l’aéroport, le renoncement au ‘’ganalé’’ (NDLR : cérémonie d’accueil des pèlerins) pour les voyageurs testés positifs et la préidentification des pèlerins de retour de La Mecque présentant des symptômes du SARS-CoV-2.

Toujours selon le ministère de la Santé et de l’Action sociale, la Covid-19 est considérée comme une grippe sous surveillance épidémiologique depuis la fin de la pandémie, avec quelques cas enregistrés parfois au sein de la population. Le ministre de tutelle, Dr Ibrahima Sy, qui s’est rendu dimanche à l’AIBD, s’est voulu rassurant quant au risque de propagation du coronavirus : ‘’On a remarqué cette année de nombreux cas de décès à La Mecque. On pensait que c’était dû à la vague de chaleur, mais on s’est rendu compte qu’il y avait une épidémie de type respiratoire aiguë liée à ces décès. De ce fait, nous avons jugé qu’il était de notre devoir de veiller sur la santé des pèlerins à leur retour et de mettre en place des dépistages pour la Covid-19’’, a-t-il fait savoir.

Les pèlerins invités à l’isolement et au retour des gestes barrières

Selon lui, les personnes contaminées par la Covid-19 ont reçu des consignes pour prendre les dispositions nécessaires chez elles, afin d’éviter toute contagion. ‘’Il n’y a pas à s’alarmer, il faut juste faire preuve de prudence. Nous allons les mettre en relation avec les structures de santé les plus proches, pour une surveillance rapprochée de leurs cas’’, soutient-il.

De son côté, le docteur Abdoulaye Bousso, expert en gestion des urgences et catastrophes sanitaires, invite à la prudence et à éviter toute stigmatisation des pèlerins. ‘’Chaque année, après le hajj, des centaines de personnes rentrent de La Mecque avec des syndromes respiratoires. C’est courant dans ce genre de rassemblement où des millions de personnes vivent dans la promiscuité, couplée aux importantes variations thermiques (chaleur et climatisation). Le coronavirus circule toujours au Sénégal et dans le monde. Le dépistage et l’identification du pathogène sont essentiels, mais il faudra aussi beaucoup insister sur la sensibilisation des pèlerins et de leurs familles : repos, réhydratation, alimentation et suivi médical si besoin’’, a-t-il expliqué sur sa page X.

Pour sa part, la professeure Marie Ka Cissé préconise un certain nombre de mesures comme l’utilisation des gels hydroalcooliques pour les mains et des désinfectants pour les surfaces (poignées de porte, etc.) et le retour des gestes barrières dans le but de lutter efficacement contre le coronavirus.

L’Arabie saoudite a indiqué, dimanche dernier, que 1 301 personnes étaient décédées lors du hajj. Selon les autorités saoudiennes, la majorité de ces décès serait liée à la vague de chaleur qui a frappé la région de La Mecque, avec des pèlerins ayant parcouru de longues distances sous des chaleurs caniculaires et sans accompagnement approprié.

Selon le quotidien ‘’L’Observateur’, cinq décès ont été notés parmi les pèlerins sénégalais.

Pour rappel, l’épidémie de la Covid-19 est une crise sanitaire majeure provoquée par l'agent pathogène SARS-CoV-2. Ce virus est à l'origine d'une pandémie déclarée le 11 mars 2020 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le gouvernement, pour lutter contre la propagation de la maladie, a mis en place l'état d’urgence, l’état de catastrophe sanitaire, des mises en quarantaine pour les personnes contaminées, des centres de traitement épidémiques ainsi qu’une campagne de vaccination à travers tout le territoire national qui ont finalement permis de freiner la propagation du virus.

En 2023, une centaine de nouveaux cas de coronavirus avait été signalée dans le pays, indiquant la persistance de la maladie, mais ne présentant plus une menace de reprise de l'épidémie.

Mamadou Makhfouse NGOM

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