Un «Lion» sème la terreur et radicalise les femmes
Devant la «faiblesse» du parti face à la traque des biens mal acquis, le militant Amdy Moustapha Ndiaye dit «Lion» s'en est vivement pris à ses leaders, bousculant violemment Habib Sy, gazant un garde du corps de Oumar Sarr, et poussant les femmes libérales à recourir au «Talaatay Ndeer» pour faire élargir les «prisonnières» Aïda Ndiongue et Ndèye Khady Guèye.
Elles n'en peuvent plus ! Alors, «avec ou sans autorisation» de l'autorité administrative, les femmes du Parti démocratique sénégalais (PDS) ont décidé d'organiser le mercredi 15 janvier une marche pour la libération de Aïda Ndiongue et de Ndèye Khady Guèye, deux des leurs arrêtées et emprisonnées par la justice dans le cadre de la traque des biens mal acquis. Il semble que ce «radicalisme» de leur part ait été presque imposé par un incident survenu hier lors du Comité directeur hebdomadaire.
A l'origine, un militant historique du parti, Amdy Moustapha Ndiaye, plus connu sous le sobriquet de «Lion». Cet ancien garde du corps de Bachir Diawara, ex-chef de cabinet de Karim Wade à la belle époque, passé chez Farba Senghor, a fait irruption dans la salle de conférence par une porte dérobée.
Les gorilles de Oumar Sarr, patron du parti, tentent de le maîtriser, en vain dans un premier temps. Dans les altercations qui suivent, «Lion» échoue sur l'ex-ministre d'Etat Habib Sy assis sur sa chaise. Il le heurte si violemment, par inadvertance semble-t-il, que le maire de Linguère se retrouve au sol. Groggy et chaos.
Selon nos informations, «Lion» est exaspéré par «la faiblesse et l'immobilisme» des leaders du Pds face à la traque des biens mal acquis. Mais aussi et surtout par le fait que Aïda Ndiongue ait été «abandonnée» à son sort, en prison. Touchées par cet «élan de solidarité» à l'endroit de l'une d'elles, les femmes ont alors décidé de prendre les choses en main.
Chaque mercredi, elles ont pris l'engagement de ressusciter «Talaatay Ndeer» en manifestant, «jusqu'à la libération de Aïda Ndiongue et de Ndèye Khady Guèye». D'où le rendez-vous donné aux autorités, mercredi 15 janvier prochain.
«Macky Sall a plombé le processus électoral»
L'irruption de «Lion» a fait des dégâts, rapporte-t-on. Outre Habib Sy, le bouillant militant, armé d'une bombe à gaz, en a arrosé l'un des body-guards d'Oumar Sarr, lequel a été acheminé illico dans une structure de santé de la place. La victime a promis de porter plainte contre son «agresseur».
Tout de même, le Comité directeur libéral a eu le temps de travailler sur des points d'actualité. Comme les élections locales fixées au 29 juin. Mais selon Oumar Sarr et Cie, les dés sont pipés. «Tous les actes que pose le président de la République, Macky Sall, plombent le processus électoral.»
Décriant l'absence de concertations entre les partis politiques sur cette question, afin d'aboutir à un consensus, ils dénoncent un forcing du gouvernement. D'autant plus que la modification du Code électoral engagée à moins de six mois des élections locales, est «une violation flagrante du protocole de la Cedeao». Un processus auquel le Pds prendra néanmoins part.
MOMAR DIENG & ASSANE MBAYE