Publié le 10 Jan 2023 - 19:37
SÉCURITÉ ROUTIÈRE

22 mesures pour mettre fin aux accidents de la route 

 

Vingt-deux mesures ont été prises, hier, en marge du Conseil interministériel sur la sécurité routière.

 

Après le terrible accident qui a frappé le Sénégal, un conseil interministériel sur l’impérieuse question de la lutte contre l’insécurité routière s'est tenu, hier, à Diamniadio. À travers une démarche inclusive, les ministres et les acteurs concernés ont procédé à un diagnostic sans complaisance de la situation. Ce, pour passer à l’action et de façon résolue. Une attente des citoyens.

 Ainsi, les 22 mesures retenues que l’État va appliquer se veulent une rupture que l’on pourrait qualifier de structurée, car toutes les parties prenantes ont été associées à la réflexion. ‘’Je le dis avec une détermination absolue : des actes suivront et ils ne doivent faire l’objet ni de report ni de compromis’’, a indiqué le Premier ministre Amadou Ba. ‘’Nous serons sans concession avec ceux qui contreviennent aux règles édictées pour garantir l’intégrité physique de nos concitoyens’’, a-t-il ajouté.

En premier lieu, Amadou Ba engage le ministère des Forces armées, en relation avec le ministère de l’Intérieur et le ministère chargé des Transports terrestres de soumettre au gouvernement, dans un délai de 15 jours, un projet de décret portant mise en place d’une structure autonome multisectorielle, dirigée par un officier supérieur, sous l’autorité du ministre des Transports terrestres, chargée de l’application rigoureuse des dispositions du Code de la route.

En second lieu, il est demandé, dans les 72 heures, la prise d’un arrêté interministériel portant interdiction de circuler pour les véhicules de transport public de voyageurs sur les routes interurbaines, entre 23 h et 5 h, et rappelant les horaires de circulation des véhicules de transport de marchandises dans Dakar.

Horaire

La troisième mesure concerne un arrêté portant limitation de la durée d’exploitation à 10 ans pour les véhicules de transport de personnes, à 15 ans pour les véhicules de transport de marchandises. Le gouvernement demande aussi, dans 15 jours, un plan d’accélération de la mise en œuvre du Programme de modernisation et de renouvellement du parc. ‘’Ce programme sera une priorité du gouvernement inscrite dans le PAP-3 du PSE et dont le financement sera totalement mobilisé. D’ores et déjà, une partie de la subvention initialement destinée au secteur du transport sera affectée au renouvellement du parc des véhicules de transport’’, renseigne Amadou Ba.

Une autre mesure très importante : un projet de texte interdisant l’importation des pneus usagés (pneus d’occasion). Le gouvernement entend également rendre le passage gratuit du contrôle technique à Dakar pour tous les véhicules de transport de personnes et de marchandises, et suspendant pour une période de trois mois les visites techniques des véhicules particuliers.

De plus, il est prévu l’ouverture, dans les meilleurs délais, des centres de contrôle technique dans les régions.

Pour la huitième mesure, il est demandé au ministère des Transports terrestres de prendre les dispositions nécessaires pour rendre obligatoire le plombage des compteurs de vitesse des véhicules de transport de personnes et de marchandises à 90 km/h.

Les hommes de Mansour Faye doivent aussi prendre un arrêté, dans les 72 heures, interdisant toute transformation de véhicules destinés au transport de marchandises en véhicules de transport de passagers. Ils sont aussi invités à prendre, dans les 72 heures, un arrêté portant interdiction de toute transformation des véhicules visant à augmenter les places assises pour les passagers ou à créer des porte-bagages supplémentaires.

Porte-bagages

Concernant l’usage des porte-bagages, un arrêté sera pris, dans 72 heures, pour l'interdire, mais aussi prescrire le démantèlement de ceux déjà fixés sur les véhicules de transport de personnes. Et un acte sera pris dans les 72 heures portant révision des conditions d’octroi de l’agrément de transport, de même que des spécifications techniques des véhicules destinés au transport des personnes et des marchandises.

Pour l’obtention du permis de conduire, une révision de l’âge est demandée. Au minimum, pour obtenir le permis et conduire les véhicules de transport urbain et interurbain, le conducteur doit être âgé de 25 ans. Pour les véhicules de transport interurbain de marchandises, l’âge, c'est 23 ans au minimum.

Pour sa part, le ministère de la Santé est appelé à proposer, dans les meilleurs délais, les modalités d’une plus grande implication des services de la santé dans l’appréciation des aptitudes physiques à conduire pour la délivrance et le renouvellement des permis de conduire.

Dans un autre registre, le gouvernement attend de ses ministres un projet de dématérialisation du paiement des amendes et pénalités liées aux infractions routières.

Deux-roues

La seizième mesure concerne le port obligatoire du casque pour tout conducteur et passager des véhicules à deux roues. Il est en outre demandé le renforcement du contrôle du respect des dispositions du Code du travail (contrat en bonne et due forme et paiement des cotisations sociales) par les transporteurs. Il est aussi prévu de renforcer les capacités de l’Agence de la sécurité routière en vue d’accélérer son déploiement, notamment la création d’une école de formation et de perfectionnement aux métiers de conducteur des véhicules de transport public.

Et Amadou Ba demande au ministère des Finances et du Budget, au ministère de l’Économie, au ministère des Transports terrestres de soumettre au gouvernement, dans un délai de 15 jours, un plan de renforcement des sociétés nationales de transport public, pour augmenter, notamment, leurs capacités. Le chef du gouvernement recommande aussi la mise en place d’une fourrière dans le ressort de chaque département et d’aménager des aires de repos à l’entrée des grandes agglomérations.

Monsieur Ba réclame aussi le renforcement du dispositif de secours et d’assistance médicale pour la prise en charge des victimes d’accidents de la route. Enfin, pour la 22e mesure, Amadou Ba note que le Conseil supérieur de la sécurité et de l’éducation routière sera opérationnalisé et assurera le suivi des recommandations.

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AMADOU BA SUR LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE

‘’Les autorités publiques doivent prévenir et réprimer’’

Suite au drame survenu avant-hier, le Premier ministre a dénoncé, hier, lors du Conseil interministériel sur la sécurité routière, la négligence des transporteurs. Amadou Ba demande aux autorités publiques de prévenir et de réprimer les comportements individuels irresponsables.

BABACAR SY SEYE

Suite à l’accident survenu avant-hier à Sikilo, dans le département de Kaffrine, ayant occasionné la mort de 39 personnes et fait plusieurs blessés, le président de la République, Macky Sall, a ordonné la tenue d’un Conseil interministériel qui s’est tenu hier, sous la présidence du Premier ministre qui a annoncé des mesures de rupture, pour endiguer l’hécatombe sur les routes du Sénégal.

‘’Pour réussir cette mission commune, il faut une mobilisation sans faille des pouvoirs publics, mais aussi une évolution importante des comportements’’, a indiqué le Premier ministre Amadou Ba qui en appelle au sens de la responsabilité de tous les Sénégalais. Le PM demande une prise de conscience de la gravité de la situation, soulignant que cette situation interpelle tout le monde. Il dénonce des négligences. 

‘’Ce sont les hommes qui causent les accidents’’

‘’Nous devons réagir vivement. Nous devons nous mobiliser tous, pour arrêter cette hécatombe routière qui, du reste, n’est pas une fatalité. Car dans bien des cas, ce n'est pas la route qui tue. Ce n'est pas la voiture qui tue. Mais, à travers chaque accident, ce sont des hommes ou des femmes qui causent la mort. Parfois, par négligence ou par imprudence, par refus délibéré des règles ou par indifférence des autres’’, s’indigne Amadou Ba.

Le Premier ministre martèle : ‘’Les autorités publiques doivent prévenir et réprimer les comportements individuels irresponsables.’’ L’ancien argentier pointe du doigt l’excès de vitesse, l’alcool et les drogues au volant. Ces éléments sont, d'après lui, les facteurs majeurs de risque qui aggravent les accidents. ‘’Ils ne sont pas tolérables’’, argue-t-il.

À cet effet, une évolution des comportements est indispensable. Elle suppose, pour lui, une formation et même une éducation dès le plus jeune âge. Elle passe aussi, poursuit-il, par la mise en place d'une politique de contrôle et de sanction efficace, garantissant le respect de règles clairement définies.

Amadou Ba annonce des mesures de rupture

 ‘’Prévention et sanction seront donc deux volets totalement complémentaires de l'action gouvernementale’’, avertit le chef du gouvernement. ‘’En la matière, seules sont véritablement efficaces les mesures dites de rupture, c'est-à-dire les mesures qui modifient en profondeur le comportement des conducteurs et des usagers de la route. Ces mesures permettent une diminution réelle du nombre de morts’’, a-t-il poursuivi.

Ainsi, il soutient que les mesures que le gouvernement a prises hier répondent à un seul et unique critère : leur efficacité à diminuer le nombre d’accidents. Amadou Ba rassure que le gouvernement, conformément à la volonté du président de la République Macky Sall, va continuer à veiller au bon état des routes et avec les transporteurs, continuer à améliorer la qualité des véhicules. ‘’Il va concentrer ses efforts et agir avec détermination sur le facteur comportemental, pour réussir à diminuer significativement le nombre d'accidents sur les routes’’, a-t-il promis.

‘’L'effort national doit se poursuivre’’

En outre, le Premier ministre a insisté sur les réalisations du gouvernement en termes d’infrastructures routières. ‘’La lutte contre l'insécurité routière figure parmi les priorités de l’action gouvernementale. Des efforts importants ont été consentis’’, a-t-il déclaré. ‘’Le président de la République, Macky Sall, a initié un programme sans précédent de réalisation d’infrastructures routières, autoroutières et de désenclavement pour améliorer la connectivité du territoire, renforcer la mobilité urbaine et, partant, lutter contre l’insécurité routière’’, a-t-il ajouté.

En effet, le chef de l’État a engagé, depuis 2012, l’intensification du renouvellement des parcs automobiles (taxis, gros-porteurs, etc.), en lançant en même temps des projets de transport collectif de personnes de dernière génération (TER, BRT), dans le but d’améliorer le confort et la sécurité des usagers de la route. Et selon Amadou Ba, Macky Sall a demandé au gouvernement d’accorder une priorité spéciale au dialogue social permanent avec l’ensemble des acteurs, dans le but renforcer la modernisation et la professionnalisation des transports routiers.

Ainsi, il soutient que conformément aux directives du président Sall, le gouvernement a mis en service les brigades mixtes (police, gendarmerie, douanes, eaux et forêts) de contrôle au niveau des différents points indiqués sur les axes et corridors routiers.

Dans le même esprit, souligne le PM, ‘’la signalisation des tronçons routiers a été améliorée, des ralentisseurs, aires de stationnement et de repos sont en train d’être aménagés’’. Pour Amadou Ba, ‘’ces efforts sont significatifs. Leur impact est perceptible’’.

‘’Malgré tout, la mortalité routière reste élevée. C’est la raison pour laquelle l'effort national doit se poursuivre’’, a soutenu le chef du gouvernement qui a dénoncé les comportements irresponsables.

COUT ÉCONOMIQUE DE L'INSÉCURITÉ ROUTIÈRE

160 milliards F CFA, soit 2 % du PIB

Le Premier ministre Amadou Ba trouve les chiffres de la violence routière insupportables. Au-delà des centaines de morts enregistrés par an, il y a les innombrables blessés. Plus de 700 personnes perdent la vie, chaque année, sur les routes et cela fait des accidents de la circulation la première cause de mort au Sénégal.

Ainsi, les accidents de la route causent une souffrance profonde aux victimes, à leurs familles et à leurs proches. Au-delà du lourd tribut humain, les violences routières constituent un véritable fléau social et économique.

Amadou Ba relève que les accidents alimentent la pauvreté et ralentissent la marche du pays vers l’émergence. Le coût économique de l'insécurité routière dans notre pays est aujourd'hui estimé à 160 milliards F CFA, soit 2 % du PIB, selon lui. ‘’Tout le monde y perd. Les conducteurs et les passagers paient le prix fort de leur vie. Les transporteurs perdent leur investissement. L’économie nationale y perd aussi, tout comme l’État’’, souligne le chef du gouvernement. Amadou Ba note que beaucoup de jeunes et de femmes en âge de travailler en sont victimes.

En outre, fait-il remarquer, de nombreuses familles tombent dans la précarité, en raison des dépenses occasionnées par des soins médicaux prolongés ou par la perte d'un soutien de famille.

BABACAR SY SEYE

 

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