Niarala Papou et Cie "explosent" l'institut Français
Pour la 2e édition du concert " Mali ka di" ou "Mali est bon en français", la ville de Saint-Louis a vibré, ce week-end, aux rythmes des sonorités maliennes. La salle de spectacle de l'institut français de la capitale du Nord a été très étroite pour contenir le nombreux public qui a fait le déplacement.
Le concert de la deuxième édition de ‘’Mali Ka di’’ a réuni trois jeunes prodiges, issus de différentes zones géographiques du Mali, qui allient divers courants de la musique mandingue. Sur la scène de l'institut Français de Saint-Louis, ils ont démontré leur talent et tenu en haleine le public, dans un répertoire rytmé, puissant et coloré par le Kamale ngoloni très proche de la kora, le tout mélangé à la basse, aux cuivres et aux percussions donnant à cette musique exaltante sa contemporanéité.
Namya Sidibé, seule femme du groupe, a convaincu le public métissé de l'institut Français qu' elle fait partie des dignes héritières des divas mondiales wassoulou comme Oumou Sankharé, Fatoumata Diawara, Saly Sidibé, entre autres. Avec une voix déchirante, la jeune chanteuse qui allie les influences de la tradition malienne tirées de son terroir et de la world music a produit de belles mélodies blues très appréciées par l'assistance.
Yacouba Sagara alias Bloffou a montré au public qu'il n'a pas été choriste de Salif Keita par hasard, pendant des années. L'amoureux de la musique Dogo, dont le premier album solo a été produit en 2006 par la star internationale, a chanté dans différentes langues nationales du Mali, maniant sa voix avec une aisance extraordinaire. Malgré son âge, Bloffou a collaboré avec de grands noms de la musique malienne dont vieux Farka Touré, Nabou Dramé, pour ne citer que ceux-là.
Le temps du concert, Niarela Papou est devenue
le chouchou du public, tant sa présence sur scène est remarquable.
Avec un imposant physique doublée d'une agilité déconcertante, Niarela Papou a aussi une voix puissante et captivante, qui force à adorer ce qu'il chante. Le leader vocal du groupe, né en 1993, a fait voyager le public saint-louisien dans les régions maliennes, grâce à sa transversalité dans les courants de la musique mandingue via des titres d'une énergie incomparable.
Malgré la longue distance qui les sépare de leur terre natale, les artistes du plateau malien ont prié pour un retour définitif de la paix. "Nous jouons ici, mais nous ne pouvons le faire dans beaucoup de régions du Mali, parce qu'il y a une crise où chacun essaye de sauver sa peau. C'est pourquoi, nous allons utiliser nos voix et nos instruments, partout, pour appeler et sensibiliser les autorités et les populations à œuvrer pour une paix durable", a déclaré le manager du groupe, Mouhamed Keita.
Ibrahima Bocar SENE ( Saint-Louis )