L'explosion d’une vieille cuve de carburant tue deux talibés
Une scène d’horreur a réveillé, hier, le quartier Sindoné, sur l’île de Saint-Louis. L’explosion d’une cuve de carburant d'une ancienne station d'essence a fait deux morts sur le coup. Il s'agit de deux jeunes talibés qui ont eu la malchance de se trouver sur le site de l'explosion au mauvais moment. Une enquête est ouverte par la police de l'arrondissement de l'ile pour situer les responsabilités.
Les populations de Sindoné, surtout celles habitant à la pointe sud de l'ile de Ndar, n'en reviennent toujours pas de la mort atroce de deux jeunes talibés dans leur quartier. Ces derniers ont été victimes, hier matin, de l’explosion d'une cuve de carburant datant de l'époque coloniale et qui a été déterrée pour des raisons de travaux avant d'être abandonnée dans une maison inhabitée du quartier.
À en croire les premiers secouristes et riverains du site de l'accident, les deux talibés âgés d’une dizaine d’années, originaires de Ross-Béthio et de Savoigne, ont été projetés à des centaines de mètres du lieu de la forte déflagration et morts sur le coup.
Après le drame, le préfet de Saint-Louis, Modou Ndiaye, accompagné du commissaire de police Mame Diarra Faye et des sapeurs-pompiers, se sont transportés sur les lieux pour constater les dégâts de l’explosion avant que ces derniers ne procèdent à l'enlèvement et au dépôt à la morgue de l'hôpital régional des corps sans vie des deux jeunes talibés.
Rencontré sur les lieux du drame en présence des autorités administratives, sécuritaires et sanitaires, le marabout des deux jeunes talibés, Thierno Moussa Sow, au bord des larmes, a donné sa version des faits. "On avait mis à notre disposition ce site pour nous servir de Daara. Mais, à la demande des propriétaires, nous avons quitté pour nous installer ailleurs. Ces talibés qui sont morts dans l'accident ne logeaient pas là-bas, ils ne faisaient que passer à côté du site. Malheureusement, c'était au mauvais moment. Sinon, s’ils étaient dans le champ de l’explosion, ils allaient être réduits en mille morceaux".
Selon certains témoignages d'habitants du quartier Sindoné, ils sont nombreux à ne pas savoir que leur quartier abrite de tels engins de la mort. "Je suis né avant l'indépendance. J'ai grandi dans ce coin et j'y vis encore avec ma famille. Mais je ne savais pas qu'il y avait eu une station d'essence dans le secteur. Parce que tout jeune, je jouais sur ce site avec mes copains de l'époque. Ce qui veut dire que la cuve qui a explosé date de l'époque coloniale. Est qu'il n'en reste pas toujours. Avec cet accident, nous ne sommes plus du tout rassuré. C'est pourquoi nous interpellons les autorités locales et administratives pour que des dispositions de sécurité soient prises le plus rapidement possible", a soutenu un habitant du quartier.
Après avoir compati à la douleur des familles endeuillées, le préfet Modou Ndiaye a insisté sur l’urgence d’effectuer des recherches dans la ville de Saint-Louis pour identifier les sites où des cuves et autres réservoirs d’essence peuvent être encore enfouis, afin d’assurer la protection et la sécurité des populations.
IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS