Les cotisations sociales aux IPM exigées
L'Institution de coordination de l'assurance maladie obligatoire (Icamo) a organisé, hier, dans la capitale du Nord, un atelier pour contribuer à un meilleur suivi des programmes régionaux de lutte contre l'évasion sociale dans les entreprises. Une occasion qui a été saisie pour sensibiliser les employeurs à Saint-Louis, Louga et Matam à honorer le versement obligatoire des cotisations sociales aux institutions de prévoyance maladie (IPM).
À côté de la Caisse de sécurité sociale (CSS) qui gère les accidents du travail, les maladies professionnelles et les prestations familiales, de l’Institution de prévoyance retraite (Ipres) qui s'occupe de la branche retraite de l'employé, les IPM sont chargées d’assurer la prise en charge médicale des travailleurs et de leurs familles. Malheureusement, le versement des cotisations de ce maillon de la protection sociale n'est pas pris très au sérieux par certains employeurs.
Pour la directrice de l’Institution de coordination de l’assurance maladie obligatoire (Icamo), plus de cent entreprises de la zone Nord n'ont pas affilié leurs travailleurs dans les IPM. "L’étude de ciblage menée par l’Icamo dans l'axe Nord a révélé qu’il y a 106 entreprises à Saint-Louis, 27 entreprises à Louga et huit entreprises à Matam qui n’ont pas encore affilié leurs travailleurs à une IPM, comme le prescrit la réglementation en vigueur. Soit un total de 141 entreprises de la zone Nord à qui nous demandons de se conformer aux textes et lois. Parce que les cotisations sociales aux institutions de prévoyance maladie (IPM) sont obligatoires, comme le sont celles de la CSS et de l'Ipres. À ce titre, un travailleur affilié à la CSS et à l’Ipres, et qui ne l’est pas à une IPM a une protection sociale incomplète", a déclaré Marie Rosalie Ngom Coly.
Raison pour laquelle, a-t-elle ajouté, au titre du régime obligatoire de sécurité sociale des travailleurs, l’employeur est tenu d’affilier ses travailleurs à la CSS, à l’Ipres et à une IPM de son choix pour bien le sécuriser. "Avec une protection sociale incomplète, le travailleur est exposé, quel que soit le niveau de son salaire. Car la maladie est un risque social dont on ne maîtrise ni le moment de la survenue ni la fréquence, encore moins le coût. Il est donc primordial d’assurer la couverture maladie des travailleurs à travers une IPM, comme le prescrit la réglementation en vigueur", a renseigné Mme Coly.
Ainsi, pour renverser la tendance et progresser vers la couverture universelle dans le monde du travail, l’Icamo propose un programme d’extension du taux de couverture de l’assurance maladie obligatoire (Amo) axé sur la lutte contre l’évasion sociale dans ce domaine. " Ce programme permettra d’enrôler progressivement les travailleurs régis par le Code du travail et le Code de la marine marchande au régime auquel ils sont assujettis et, en même temps, il permettra également au ministère du Travail d’apporter une contribution significative aux objectifs nationaux de la protection sociale et de la couverture sanitaire universelle", a-t-elle soutenu. Avant de signaler que le taux de couverture de l’Amo, calculé sur la base des statistiques remontées par les IPM, ne dépasse pas les 50 % des travailleurs couverts au niveau des institutions citées précédemment.
Pourtant, a reconnu Marie Rosalie Ngom Coly, le défaut d’affiliation du travailleur à une IPM expose l’employeur à une amende ou à un emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois mois.
IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS