Les gares routières de la région à l’arrêt total
Le mot d'ordre de grève illimitée décrété par certains syndicats des transports routiers a été bien suivi dans la région de Saint-Louis. À la gare routière municipale de la vieille cité, aucun véhicule n’est sorti pour rallier les autres localités. Une situation qui a fortement perturbé le secteur et occasionné de nombreux désagréments aux usagers dans leurs déplacements interurbains. Toutefois, les bus Tata et les ‘’cars rapides’’, qui se sont désolidarisés du mouvement d’humeur, ont assuré le circuit urbain.
Le secteur du transport interurbain est fortement paralysé dans la région de Saint-Louis par la grève illimitée déclenchée par des syndicats des transports routiers. Ces derniers protestent ainsi contre les mesures radicales prises par le gouvernement pour faire face à l’insécurité grandissante sur les routes du pays, sans les avoir associés dans les concertations.
Il est 10 h à la gare routière de la capitale du Nord. On ne constate aucun mouvement de véhicules de transport. Les quelques rares voitures entrant ou sortant de la gare sont celles de particuliers ou de responsables syndicaux. D’habitude, à cette heure de la journée, la gare routière était très animée par les bruits des moteurs de véhicules et les nombreux commerces installés aux alentours. Mais à cause de la grève des transporteurs, la gare routière n’a pas ouvert ses portes pour les voyages interurbains et il n’y a pas l’ombre ni d’un marchand ambulant ni d’un talibé trainant sur les lieux.
Une situation dont se réjouissent déjà les responsables syndicaux des transports routiers de la région de Saint-Louis. ‘’Vous le constatez avec nous, tous les véhicules sont garés. Aucun chauffeur n’a bougé, ce qui prouve que le mot d’ordre est bien suivi à Saint-Louis. D’ailleurs, nous recevons en temps réel les situations des gares des départements de Dagana, de Richard-Toll et de Podor. Ce que nous rapportent nos responsables locaux nous rassure, parce que là-bas aussi, le mouvement est bien respecté par les acteurs’’, déclare Mamadou Birane Sow, responsable syndical à la gare routière de Saint-Louis.
Les voyageurs dans le calvaire
Avant d’ajouter que le gouvernement et leur ministère de tutelle doivent prêter davantage une oreille attentive au secteur des transports. ‘’Nous sommes obligés de suivre le mot d’ordre de nos syndicats. C’est notre dernière arme, pour que les autorités de ce pays nous écoutent et prennent nos doléances au sérieux, afin de résoudre les récurrents problèmes du transport, en nous associant dans les décisions, avant de les arrêter. Nous sommes pour des réformes du secteur, mais pas comme on veut nous les imposer, sans aucune concertation’’, déclare Mamadou B. Sow.
Trouvé assis sur un banc sous le hangar des ‘’7 places’’, les bagages posés à ses pieds, Saër Mbodj, client en partance pour Dakar, se désole de la grève des chauffeurs et des transporteurs. ‘’Je suis sur les lieux depuis 7 h, car j’avais un rendez-vous très important à Dakar dans la matinée. Malheureusement, je vais le rater et cela peut me porter préjudice. Comme j’avais entendu le ministre Mansour Faye annoncer que toutes les dispositions sont prises pour ceux qui veulent voyager, j’ai attendu. Il faut que le gouvernement discute rapidement avec les syndicats des transports, parce que les populations vivent un terrible calvaire dans les gares pour voyager’’, se désole-t-il.
Si le transport interurbain est fortement perturbé et paralysé, les bus Tata et les ‘’cars rapides’’ ont quant à eux assuré le trafic urbain. Tout le contraire des chauffeurs de taxi jaune-noir qui se sont solidarisés à la grève de leurs collègues des gares routières de la région de Saint-Louis.
Ibrahima Bocar SENE (Saint-Louis)