Le directeur apporte des éclairages et annonce des changements
Victime de critiques acerbes sur les réseaux sociaux, l’hôpital régional de Saint-Louis a été pointé du doigt sur plusieurs questions par les populations. Des attaques qui n’ont pas laissé indifférent le docteur El Hadj Magatte Seck, directeur de la structure sanitaire. Il a fait face à la presse pour porter la réplique et rétablir la vérité sur les multiples interpellations des habitants de la vieille cité.
Les réseaux sociaux ont été choisis par certains usagers pour fustiger la qualité de l'accueil et dénoncer d'autres manquements à l'hôpital régional de Saint-Louis. Des récriminations acerbes qui n'ont pas laissé de marbre le directeur de l'établissement hospitalier. C'est dans ce contexte qu'il a rencontré la presse pour lever certaines équivoques et annoncer des innovations dans la gestion de l'accueil et l'amélioration des relations entre le personnel soignant et les malades.
Pour lui, l'accueil des usagers de l'hôpital n'est pas parfait, comme dans toute œuvre humaine, mais des innovations seront apportées pour l'améliorer. "Une enquête de satisfaction au niveau des usagers a déjà été réalisée, à l'issue de laquelle des recommandations ont été formulées. Ainsi, il a été décidé d'externaliser le service d'accueil en 2025 pour mieux le gérer. Cela signifie qu'une structure privée prendra en charge ce travail au niveau de l'hôpital, conformément aux recommandations de l'enquête", a déclaré le docteur El Hadj Magatte Seck.
Il a également souligné que l'hôpital reçoit beaucoup de critiques, souvent infondées, sur les relations entre le personnel soignant et les malades. "En ce qui concerne le personnel soignant et les usagers, c'est souvent une question de perception qui les oppose. À ce sujet, nous avons instruit la commission médicale de l'établissement de discuter avec les principaux acteurs pour améliorer la perception que les malades ont du corps soignant. Des instructions sont données par les autorités supérieures pour une meilleure gestion de l'accueil et de l'orientation dans nos structures. Même si des critiques persistent, nous travaillons sérieusement sur la question pour y apporter des solutions adéquates", a soutenu le Dr Seck.
Si le directeur de l'hôpital régional de Saint-Louis juge certaines critiques des usagers compréhensibles, d'autres sont inacceptables. Pour lui, il faut que les populations arrêtent de spéculer sur la délivrance d'un certificat de genre de mort, car c'est une question très sensible. "Le certificat de genre de mort n'est pas un acte anodin. Ce ne sont pas tous les médecins qui ont les compétences requises pour déterminer les causes de la mort, surtout pour les décès survenus à domicile. Si nous respections strictement les règles, nous devrions amener tous les corps décédés à domicile à Dakar pour une autopsie. L'hôpital de Saint-Louis n'a pas encore de médecin légiste. Donc, il faut comprendre que tous les médecins n'ont pas cette expérience. Pour les réquisitions, il n'y a que deux médecins qui le font à Saint-Louis. Malheureusement, ils ne sont pas toujours disponibles en même temps. Les populations doivent comprendre que c'est une situation que l'hôpital gère pour les accompagner. Il faut savoir raison garder et ne pas trop nous en tenir rigueur. Si nous respections la réglementation, l'attente pourrait être plus longue et de nouvelles charges occasionnées", a-t-il expliqué.
43 millions F CFA débloqués pour soulager les hémodialysés
Le directeur de l'hôpital régional a également profité de sa rencontre avec la presse pour rétablir la vérité sur la médicalisation des gardes. "J'ai pris fonction en avril 2022. En juin 2022, lors de mon premier conseil d'administration, j'ai sollicité et obtenu la médicalisation des gardes. Depuis cette date, les gardes sont assurées par des médecins seniors. Cependant, il faut signaler que l'hôpital régional de Saint-Louis a signé une convention avec l'université Gaston Berger de Saint-Louis. Donc, il y aura toujours des étudiants en médecine dans nos services. Mais cela ne signifie pas que les gardes sont assurées par ces derniers. Ils sont toujours accompagnés et supervisés par des médecins seniors", a précisé le directeur de l’hôpital.
Abordant la situation des hémodialysés, le Dr Seck a rappelé les gros efforts consentis pour les soulager. "La liste d'attente est trop longue et la situation est très difficile. Mais cela ne dépend pas de notre volonté. Nous n'avons pas les moyens de créer d'autres centres, mais pour montrer la volonté de la structure hospitalière, nous avons débloqué une enveloppe de 43 millions de francs CFA pour réparer les machines qui étaient en panne. Pratiquement tout le budget de l'entretien de l'hôpital a été utilisé dans cette opération pour soulager les hémodialysés", a informé le directeur.
Il a aussi profité de l’occasion pour plaider en faveur du recouvrement des dettes des usagers, surtout au niveau des urgences. "L'autre problème dont ne parlent jamais les critiques de l'hôpital, c'est le recouvrement des dettes après les services d'urgence. La structure fait d'énormes efforts pour soulager les populations, mais peine à recouvrer ses fonds. Si nous continuons sur cette lancée, il n'y aura plus de médicaments d'urgence. Raison pour laquelle nous invitons les populations à formuler des critiques, mais également à honorer leurs dettes au niveau de l'hôpital", a conclu le docteur El Hadj Magatte Seck.
IBRAHIMA BOCAR SENE (SAINT-LOUIS)