Publié le 26 Mar 2013 - 21:39
SAMSIDINE KÉBANDING AÏDARA ET MALANDING SONKO ACQUITTÉS

Les tueurs de Chérif Samsidine Aïdara courent encore, 6 ans après

 

 

Le mystère et la boule de gomme qui entouraient l’assassinat, le 20 décembre 2007, de Chérif Samsidine Dino Néma Aïdara, alors Chargé de mission à la Présidence de la République, n’ont pu être levés, hier, à Ziguinchor.

 

C'était à l’occasion du jugement de la première affaire inscrite au rôle de la première session 2013 de la cour d’Assises de Ziguinchor. Les principaux suspects, Samsidine Aïdara dit Dino Kébanding et Malanding Sonko, ont été acquittés en l’absence d’éléments matériels établissant leur culpabilité.

 

Alors que la mort d’El hadj Omar Lamine Badji, ancien président du Conseil Régional de Ziguinchor, assassiné à son domicile, la veille de la Tabaski 2006, par une bande armée, défrayait encore la chronique à Ziguinchor, un autre drame survient, un an après, dans des circonstances identiques. Chérif Samsidine Néma Aïdara, membre du collectif des Sages de la Casamance, ex-Chargé de mission à la Présidence de la République en charge du dossier casamançais, est abattu par des individus armés. C'était le jeudi 20 décembre 2007 aux environs de 21h, dans son village de Mahmouda Chérif, localité située à une dizaine de km de Diouloulou. Tout comme pour Omar Lamine Badji, Samsidine Nema Aïdara revenait de Ziguinchor, la veille de Tabaski, après une brève escale à Bignona. L’enquête subséquente menée par les éléments de la Brigade de Diouloulou permet l’arrestation des nommés Samsidine Dino Aïdara, porte-parole du défunt, et de Malanding Sonko, domicilié à Darou Haïri, dans l’arrondissement de Diouloulou.

 

''Le procès de la main invisible et de la fausse piste''

 

Placés sous mandat de dépôt, à la Maison d’arrêt de Ziguinchor depuis le 31 décembre 2007, et poursuivis pour ''association de malfaiteurs en vue de commettre un ou plusieurs crimes, complicité d’assassinat contre le 1er et recel de malfaiteurs ayant commis un crime contre les deux'', ils ont été jugés hier par la cour d’Assises de Ziguinchor, en sa première session de l’année 2013. Procès au cours duquel la défense, regroupée autour du pool d’avocats constitué de Boubacar Badji, Ibrahima Sarr, El hadj Diouf, Kaoussou Kaba Bodian et Ndéné Ndiaye, a relevé plusieurs ''incongruités'' dans ce dossier qu’elle a ensuite qualifié de ''faisceaux d’indices'' et ''de château de cartes''.

 

Selon Me El Hadji Diouf, il s’agit en l’espèce d'un ''non procès''. ''Nous sommes en face d’une infraction impossible (…) d’un procès de la main invisible qui a choisi délibérément la fausse piste pour empêcher la justice de mettre la main sur les auteurs du crime (….) à partir d’un plan diabolique, savamment orchestré, de liquidation de Kébanding Aïdara après avoir mis sous terre l’autre Samsidine'', a soutenu Me Diouf qui a, en fin de compte, demandé l’acquittement pur et simple. Ce que le Ministère public, représenté par El Hadj Gormack Tall, avait requis auparavant, en fondant sa conviction sur ''l’absence d’éléments matériels'' pouvant établir sérieusement la culpabilité des accusés. La cour, après délibération, a prononcé l’acquittement et mis les dépens à la charge du Trésor public.

 

HUBERT SAGNA

 

 

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