Vers les grandes “autoroutes de l’eau”
Pas besoin de statistiques ardues, de comptabilités éreintantes et rhétoriques convenues pour ressasser après les hommes de Sciences et autres spécialistes en la matière, que l’eau constitue un enjeu pour l’avenir de l’Humanité, que l’or bleu est devenu vital pour la survie des populations au point de créer un «stress hydrique» un peu partout à travers la planète. Cet enjeu n’a point échappé au Président de la République, Macky Sall qui, à travers le Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, s’inscrit dans la promotion, au Sénégal, de l’accès populaire et durable à l’eau potable en milieu rural et urbain, avec l’appui des partenaires techniques et financiers sans oublier la nécessité de l’implication du secteur privé.
Pour la première fois, on sent une ambition réelle et une volonté politique effective de régler un vieux paradoxe au Sénégal : cerné par des fleuves, des rivières et des lacs, le Sénégal n’a que tant peiné, de l’indépendance à nos jours, à assurer son autosuffisance en eau. Il faut reconnaître qu’il a souvent manqué quelque audace dans la cartouchière d’une stratégie pour prendre des solutions durables, efficaces et efficientes. Une République est fondée «sur l'ambition de chaque citoyen, qui contient l'ambition des autres», soutient Voltaire dans «Politique et législation». Sans doute, l’ambition du Président Macky Sall et celle de son ministre de l’Hydraulique, Mansour Faye, contiennent celle de chaque citoyen sénégalais aspirant à l’accès à l’eau potable.
Au niveau du Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, une ambition évolutive chevillée à une détermination de traduire en actes concrets la politique du Président de la République en matière d’autosuffisance en eau se met méthodiquement mais sûrement en marche. Des éléments de bilan et de perspectives en la matière ont été d’ailleurs dégagés par le Ministre Mansour Faye, devant la représentation parlementaire, qui l’a largement remercié pour le travail accompli, lors du vote du budget 2016 de son Ministère le 27 novembre dernier.
Ainsi, dans le cadre du Programme national des 300 forages en milieu rural, le Sénégal a enregistré des performances indéniables : la réception de 178 ouvrages de captage et de 111 châteaux d’eau. Rien que pour l’année 2015, sur le territoire national, 37 forages ont été réceptionnés et 27 autres sont en finalisation. Ils seront tous équipés de châteaux d’eau, de stations de pompage neufs et de réseaux en PVC desservant d’autres localités conformément à l’approche de desserte basée sur les adductions d’eau multi-villages.
Il est établi que notre pays dispose de ressources en eau à mesure de lui assurer l’autosuffisance dans ce domaine. En effet, actuellement, il existe 500 milliards de mètres cube, à travers diverses nappes semi-profondes à profondes disponibles et 24 autres milliards de mètres cube par an pour les eaux de surface incluant le Lac de Guiers et le Fleuve Sénégal. C’est pour l’avoir bien compris que le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a entrepris de faire dans l’innovation et la rupture dans les stratégies de mobilisation de ces immenses potentialités pour mettre les Sénégalais à l’abri des contingences en matière d’alimentation en eau.
LA REVOLUTION SILENCIEUSE
C’est ainsi qu’une révolution silencieuse, loin des effets de manche et d’annonce, est en train de s’opérer avec le lancement prochain de différentes études techniques qui concernent le Projet de Renforcement de la Résilience des Ecosystèmes du Ferlo, le PREFERLO et cela avec l’appui de la BAD pour plus de 400 millions de FCFA. Ainsi, c’est un formidable jalon qui est en train d’être posé dans le processus d’une autosuffisance en eau et qui va révolutionner le monde agricole, pastoral et sylvo-pastoral. En effet, ce transfert d’eau, à partir du Lac de Guiers dont, du reste, les apports en eau, ont été doublés. Ils sont passés de 1,20 à 2,34 milliards de mètres cube par an-, grâce aux travaux actuels du Projet de Restauration des Fonctions Ecologiques et Economiques du Lac de Guiers (PREFELAG), acheminera l’eau sur plusieurs centaines de kilomètres suivant l’itinéraire indicatif, Lac de Guiers-Linguère-Ranérou.
A côté des grandes autoroutes bitumées en chantier, comme celui-phare d’Ila Touba qui tient tant au Président Macky Sall, le Sénégal va entrer bientôt dans l’ère des «autoroutes de l’eau». Ainsi, ces «autoroutes de l’or bleu» constituent la traduction d’un nouveau concept et une nouvelle conception pour l’exploitation plus efficace et durable de la ressource, tout en valorisant les opportunités de transfert. Elles contribueront à régler définitivement les questions liées à la qualité et à la disponibilité en eau au Sénégal.
Ce projet innovant et réaliste constitue ainsi une réponse pertinente aux ambitions du PSE, en ce sens qu’il contribue substantiellement à la politique de maitrise de l’eau, indispensable au développement de l’agriculture, notamment des Corridors céréaliers, mais aussi au développement de l’élevage, sans compter l’alimentation en eau potable des populations, la protection et l’entretien des écosystèmes.
Le Lac de Guiers qui est l’épicentre dynamique de ces activités constitue une ressource nationale qu’il est absolument nécessaire de préserver pour le développement socio-économique du pays et pour les générations futures. Se situant dans cette trajectoire et cette dynamique, l’Office du Lacs de Guiers met en branle une série d’activités qui convergent vers des réponses pertinentes, efficaces et durables aux besoins quantitatif et qualitatif des différents usages.
Autant dire qu’une révolution innovante s’annonce. Alors soyons comme George Bernard Shaw qui déclarait : «Vous voyez des choses et vous dites : «pourquoi ? ». Mais moi je rêve de choses qui n’ont jamais existé et je dis : «pourquoi pas ? »