Publié le 21 Jan 2016 - 14:41
SIMON SUR SON NOUVEAU SINGLE ‘’SACS YI’’

‘’Je n’ai indexé personne, c’est juste une alerte’’

 

Face à certains hommes qui ne se privent pas de poser avec  des sacs de femmes,  le rappeur Simon a sorti hier un nouveau single intitulé ‘’Sacs Yi’’, pour dénoncer cette tendance. Dans cet  entretien avec EnQuête, le patron de ‘’Jolof for life’’ qui dit n’indexer personne,  étale son indignation et exhorte les populations à préserver nos valeurs.

 

Parlez-nous de votre tout dernier single. Qu’est-ce qui explique sa sortie à ce moment précis ?

Ce morceau est de l’indignation par rapport à un phénomène qui prend de l’ampleur sur internet. On voit des hommes se faire photographier avec des sacs à main pour femmes. C’est une manière d’alerter et de dire qu’au Sénégal, on a nos propres réalités. On n’est pas en France ou aux États-Unis où on a légalisé l’homosexualité. On est certes dans un pays laïc mais qui croit en Dieu et qui a ses valeurs. Donc ce sont ces valeurs-là que nous voulons préserver pour dire qu’on n’acceptera aucunement une certaine dépravation de mœurs. Ça ne passera pas et on ne le laissera pas passer. Aujourd’hui, tout le monde est sur le net et peut être facilement influençable.

L’idée est alors d’alerter surtout les parents parce que c’est par cette voie que des homosexuels peuvent faire passer des messages ou essayer de se faire accepter ou encore de faire passer une loi dont le peuple sénégalais n’a pas besoin. C’est en résumé pour cela qu’on a fait ce morceau, pour montrer notre désaccord par rapport à ce phénomène. Et vu la réaction de certaines autorités et de certains jeunes sur les réseaux sociaux, on constate que beaucoup partagent avec nous le même avis. Ce mode ‘’goor jigéén’’ est en train de faire le tour du net. Mais actuellement, ce single est partagé par tous ceux qui sont d’avis que ce n’est pas normal. C’est hier nuit (Ndlr : mercredi) qu’on a fait le morceau en compagnie de  Ndiaye de l’émission ‘’Kouthia show’’ qui a une belle voix. On a fait appel à lui pour le vibe sérère. Ce, pour que même ceux qui ne consomment pas le rap puissent s’y retrouver et que le message passe comme on le souhaite. 

Vous avez aussi dénoncé, en son temps, la mode ‘’Pinw’’ à travers une chanson. Si l’on fait le rapprochement avec ce single, cela pourrait bien renvoyer à un artiste sénégalais. N’est-ce pas de l’acharnement ?

Je n’ai indexé personne. J’ai juste vu des photos avec des hommes sénégalais qui tenaient des sacs de femme. J’ai ensuite vu d’autres qui, en croisant les jambes, avaient à la main des sacs féminins. J’ai alors voulu alerter pour stopper ce phénomène. Je n’ai prononcé le nom de personne. Si je voulais indexer qui que ce soit, j’allais le faire et je n’y serais pas allé du dos de la cuillère. Je me suis dit qu’il est vraiment temps de se prononcer sur le sujet en tant que leader d’opinion. Le plus important n’est pas d’indexer quelqu’un mais que ces jeunes-là, qui ont foi à ces artistes ou ces footballeurs qui le font, peuvent être influencés et copier cette façon de s’habiller. Finalement, ça sera une mode et rien ne pourra être fait. Ce n’est pas de l’acharnement parce que des gens ont même porté des pulls et tee-shirts avec des décolletés purement féminins et on n’a rien dit. Si on laisse passer cette tendance, on va en arriver à un défilé d’homosexuels et ensuite légaliser l’homosexualité. Ce n’est point de l’acharnement mais on alerte les populations.

Vous êtes rappeur et on a vu toujours sur la toile que des rappeurs ont aussi tenu ces sacs à main…

Ce n’est pas parce que les Américains ou les Français l’on fait qu’on va le faire. Ils ont leur culture et l’ont accepté mais nous, on ne va pas l’accepter parce que ce n’est pas notre culture. Pis, quelqu’un m’a indiqué qu’avec cette pauvreté que nous rencontrons, des homosexuels peuvent profiter de la situation pour influencer des jeunes et les inviter à les rejoindre. Donc cela peut ouvrir d’autres portes à des gens mal intentionnés. D’ailleurs, c’est par rapport à cela qu’on a fait le morceau. Une fois encore, on ne s’acharne sur personne. On a de bons rapports avec tout le monde mais n’empêche que quand on a quelque chose à dire, on se lève pour le clamer haut et fort.

Aujourd’hui (Ndlr : hier), des gens m’ont traité de tous les noms d’oiseau sur mon compte Facebook à cause de ce single. C’est dire qu’ils ont maintenant le courage de s’afficher sur la toile et d’insulter. Nous, nous ne le faisons pas pour le buzz. Ce qui serait plus facile est d’observer la situation et de rester les bras croisés. Mais on se dit qu’on a le droit de dénoncer. On avait commencé d’abord par les pantalons mode Pinw (extra slim), après cela, il y a eu les rouges à lèvres qui consistent, dit-on, à donner une couleur rose à la lèvre inférieure. Si aujourd’hui des hommes tiennent des sacs à main de femme, c’est qu’on va vers les tissages, les pose-ongles et les talons aigus.

Vous dites dans le morceau que ces gens seraient protégés par d’autres personnes. Avez-vous les preuves de ce que vous avancez ?

Il y a cinq ans, personne ne pouvait se permettre de poster des photos de ce genre. Des choses que les gens n’osaient jamais faire se font de plus en plus au su et au vu de tous. Maintenant, on voit de jeunes garçons qui croisent leurs jambes, tiennent des sacs à main, font des photos pour ensuite les publier sans gêne. Des hommes osent faire le ‘’lëmbël’’ en vidéo et les poster et toujours les Sénégalais en rient. Pis, on voit aussi des médias qui promeuvent ce genre de vulgarité. Ces vidéos sont reprises par les sites d’informations et les médias qui leur assurent le buzz. Il faut faire attention car, c’est comme s’il y avait un lobby invisible derrière, qui est en train de les encourager.

Or, comme je le dis dans le morceau, si je croisais un d’entre eux dans la rue et le cognais, je serais directement envoyé en prison. Alors que ce qu’ils font peut être qualifié d’atteinte à la pudeur parce qu’un homme doit s’identifier en faisant des trucs d’homme. Nous ne devons pas être les seuls dans ce combat pour la préservation de nos valeurs. Les professeurs aussi doivent en parler  de même que les journalistes. La société souffre déjà d’assez de problèmes pour faire encore face à une dépravation des mœurs. Des hommes religieux de grande envergure  ont été contraints à l’exil pour qu’aujourd’hui le Sénégal en soit là sur le plan religieux, donc il ne faut pas que des modes ‘’goor jigéén’’ viennent salir cela pour une autre culture qui n’est pas la nôtre.

AMINATA FAYE 

Section: 
RECHERCHÉ DEPUIS UN AN POUR TRAFIC INTERNATIONAL DE DROGUE Le rappeur AKBess interpellé et envoyé en prison
ITW - SATOU BAMBY (ARTISTE-MUSICIENNE) : "Je veux être dans les annales comme Youssou Ndour et Coumba Gawlo"
DIARRA SOW, DIRECTREUR GENERAL DE L’OFFICE DES LACS ET COURS D’EAU : Une spécialiste de la gestion intégrée des ressources en eau aux commandes de l'Olac
Le Festival de jazz de Saint-Louis accueille des artistes de renom
PORTRAIT DE PAPE ALÉ NIANG : Itinéraire d’un journaliste insoumis  
AICHA BA DIALLO, ACTRICE : Une étoile à l’écran
SORTIE DE L’ALMBUM ´´SSP’´ : Omzo Dollar entend corriger les jeunes rappeurs
NOUVEL ALBUM DE CARLOU D : Le ‘’Baye Fall’’ surfe sur les sommets
DEUXIÈME ALBUM DU PIONNIER DE L'URBAN GOSPEL : Scott s’ouvre à de nouvelles sonorités
COMPILATION ‘’DEFATI DARA’’ : Gaston regroupe vingt-neuf artistes
APRÈS UNE LONGUE ABSENCE : Dip revient avec ‘’LFLF’’
MAGGY MAMY, SLAMEUSE, AUTEURE DE LA TRILOGIE "ELLE.S'' : Un coup de maître
NOUVEL ALBUM : Adiouza met à exécution son ‘’Plan B’’
PREMIÈRE ÉDITION DE TRACE AWARDS : Le triomphe de Viviane Chidid
38e ANNIVERSAIRE DU DANDE LENOL : Baaba Maal invite les mélomanes au Grand Théâtre
MUSIQUE : Khady Pouye, artiste dans l’âme
SISTER LB (ARTISTE RAPPEUSE) : L’avocate des femmes
RENTRÉE 2023-2024 – ‘’GRAINE DU POUVOIR’’, ‘’ÉCHÉANCES’’, ''MARIAMA'', 'POLYGAME''... Des fictions pleines de rebondissements, d'émotions et de rires sur Sunu Yeuf
ENGAGEMENT ET DIPLOMATIE Baaba Maal au Sommet annuel des Nations Unies
OBSÈQUES DE JEAN-PAUL D’ALMEIDA : Fly high, Angel JP