Le Sénégal ''pas encore à l’abri d’un choc'', prévient Abdoul Mbaye
L’heure est au bilan, quelques mois après la fin de la campagne nationale de lutte contre la faim au Sénégal. Un conseil interministériel élargi, consacré au bilan de la crise alimentaire et nutritionnelle 2012, a été organisé, à cet effet, hier autour du gouvernement, en présence des partenaires techniques et financiers. Il importe de rappeler que le nouveau pouvoir a apporté des réponses à la grave crise alimentaire de 2011-2012 qui a frappé dans certaines zones rurales du pays, notamment en venant en aide à environ 806 000 personnes, répertoriées dans plus de 100 zones rurales.
Cependant, malgré les bonnes récoltes enregistrées durant la campagne agricole 2012-2013, et à la faveur d'une bonne pluviométrie, le Premier ministre Abdoul Mbaye a prévenu contre une autre crise alimentaire au Sénégal. ''Aujourd’hui, nous ne sommes pas encore à l’abri d’un choc comme celui que nous avons vécu en 2011. Les résultats des politiques sectorielles, sur le plan agricole, de l’élevage, de la pêche, ne vont pas produire immédiatement les résultats escomptés'', a-t-il déclaré. Il a déploré la faiblesse des performances économiques et sociales du pays depuis 1960. A en croire le chef du gouvernement, il a fallu l’intervention du gouvernement et des partenaires au développement pour apporter des vivres de soudure aux personnes affectées par l’insécurité alimentaire.
Aujourd'hui, le ministre de la Femme, de l’Enfance et de l’Entrepreneuriat féminin, Mariama Sarr, a tiré un bilan satisfaisant, notant qu'une enveloppe globale de 50 milliards de F Cfa a été dégagée par le gouvernement et les partenaires au développement. ''Au total, sur les 50 milliards dégagés, 30 ont été utilisés dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition et les 20 milliards qui restent sont utilisés dans les activités de résilience'', a affirmé Mme Sarr. Elle a précisé que cet argent a permis d’apporter de l’aide à plus de 45 782 ménages.
Pour éviter que cette crise ne se reproduise, un ensemble de recommandations a été formulé. Le Premier ministre Abdoul Mbaye a appelé, entre autres, à la mise en place d’un système d’alerte précoce et à la mise en place d’une structure opérationnelle capable de prendre en charge un plan de gestion des crises alimentaires et nutritionnelles.
Enquête