Le Fmi tisse des lauriers au Sénégal
Une équipe du Fmi a séjourné à Dakar du 17 au 30 août 2016. Le chef de la mission, Ali Mansoor qui a fait face à la presse hier, a décerné une bonne note au Sénégal. Tout en saluant la bonne tenue de la croissance et du cadre macroéconomique.
Le chef de la mission du Fonds monétaire international (Fmi) apporte la bonne nouvelle aux autorités sénégalaises. Après un séjour à Dakar (du 17 au 30 août), Ali Mansoor qui a fait face à la presse, hier, décrit un tableau reluisant de la situation économique du pays. Le constat fait par l’expert du Fmi est qu’au regard de la situation sur le court terme, ‘’tout va bien’’ avec un déficit budgétaire maîtrisé, un ‘’niveau de recettes satisfaisant’’ ou une ‘’exécution budgétaire satisfaisante’’. En somme, M. Mansoor indique que tous les objectifs du Sénégal sur l’Instrument de soutien à la politique économique (ISPE) ont été atteints. ‘’On est sur la bonne voie. On a fait les premiers pas mais c’est un long voyage et il faut pouvoir continuer jusqu’à la fin’’, conseille le chef de la mission du Fmi.
Par ailleurs, même si le Sénégal a fait un taux de croissance de 6,5% en 2015 et que les perspectives pour 2016 et 2017 ‘’restent positives’’, selon la mission du Fmi, il n’en demeure pas moins que le pays doit maintenir cette croissance sur une longue durée, renseigne Ali Mansoor. L’émergence, selon la formule imagée du représentant résident du Fmi à Dakar, Loko Boileau, est une course de fond et non une course de vitesse. Pour cela, M. Loko invite les autorités à maintenir ce cap si elles veulent atteindre l’émergence à l’horizon 2035 tel que fixé dans le Plan Sénégal émergent (Pse). Il faut aussi trouver des ressources pour financer les projets. Ces ressources peuvent être internes (recettes fiscales) ou externes, notamment les investissements directs étrangers (IDE). Même si les recettes sont jugées ‘’satisfaisantes’’ avec un niveau de taxe global relativement conforme, le Fonds monétaire note cependant que ‘’les recettes douanières sont en deçà de l’objectif global du programme’’.
‘’Tout le monde doit payer l’impôt’’
Pour remédier à cette situation, Ali Mansoor souligne que le gouvernement doit ‘’s’assurer que tout le monde au Sénégal paie sa part d’impôts à des taux raisonnables’’. ‘’Tout le monde doit payer pour financer le développement du pays. Il y a des efforts à faire pour améliorer l’efficacité du système fiscal et des dépenses’’, renchérit-il. En outre, pour maintenir cette croissance, l’institution financière estime que le Sénégal doit miser sur la transparence, l’efficacité et la qualité dans les dépenses pour s’assurer que l’augmentation des services publics se fait en relation avec les montants dépensés. D’après le chef de mission du Fmi, seule une croissance inclusive et durable permettra de créer beaucoup d’emplois pour les jeunes et de réduire d’une manière durable la pauvreté. Ali Mansoor renseigne que si l’augmentation de la croissance n’a pas encore d’impact sur l’emploi, c’est parce que, dit-il, le Sénégal est au début du processus. Mais, avec la zone économique spéciale (ZES) annoncée, le parc industriel de Diamniadio, il estime que les emplois pourront suivre. Si ce modèle de la ZES ne fonctionne pas, le Fmi suggère au gouvernement d’essayer avec d’autres solutions.
ALIOU NGAMBY NDIAYE