Publié le 16 Sep 2022 - 21:37
SITUATION SOCIOSANITAIRE EXÉCRABLE

La F2S sur le pied de guerre 

 

La Conférence des secrétaires généraux de la Fédération des syndicats de la santé (F2S) compte dérouler son plan d'action pour dénoncer la détérioration de la situation sociosanitaire du pays. Le point d’orgue de ce plan sera une grève générale de 48 heures, les 21 et 22 septembre prochains.

 

La situation sociosanitaire du pays inquiète et indispose la Fédération des syndicats de la santé (F2S) qui s’est réunie le vendredi 9 septembre. Faisant le point sur l'état des négociations avec le gouvernement, la Fédération des syndicats de la santé (F2S) dit, dans une note parvenue à ‘’EnQuête’’, avoir constaté avec amertume un statu quo, depuis leur dernière rencontre avec Madame la Ministre, pour trouver un accord sur les points concernant son département.   

"Cependant, nous nous félicitons du respect des engagements vis-à-vis de la subvention destinée au personnel des EPS à hauteur de 8 milliards pour couvrir les charges induites par les augmentations. Nous remercions vivement les secrétaires généraux des centrales syndicales, Mody Guiro de la CNTS, Elimane Diouf de la CSA, Cheikh Diop de la CNTS/FC et Ibrahima Sarr de la CDSL qui ont pesé de tout leur poids pour le décaissement de cet argent", écrivent les syndicalistes.

Toutefois, ils déplorent le fait que, malgré la disponibilité de l’argent, certains agents administratifs ou de soutien et les ex-agents du CTO aient été laissés en rade. Cette même situation est constatée au niveau du personnel des universités, des collectivités territoriales ou des contractuels du ministère de la Santé. Pourtant, accusent-ils, ceux qui sont à l’origine de ce blocage se sont empressés de s’octroyer une indemnité variant entre 200 et 300 mille francs. ‘’Ce sont les agents du ministère de la Fonction publique et du ministère des Finances’’, dénonce la F2S.

Drame de Kédougou : La F2S réclame un procès ‘’rapide et juste’’

Ainsi, revenant sur ce qui s'est passé récemment à Kédougou, la F2S indique que cette situation "a fini de montrer que tous les agents de santé sont en sursis et sont susceptibles, pour un moindre incident, de se retrouver en  prison, si ce n’est une agression physique ou verbale subie dans l’exercice de nos fonctions par une population surexcitée par le traitement non professionnel d’une certaine presse. D’où la nécessité d’une réglementation  protégeant les agents de santé sans se substituer aux lois et règlements du pays. La F2S se félicite de la libération des collègues et demande aux camarades de rester vigilants et demande un procès rapide et juste".

En outre, la Fédération des syndicats de la santé rappelle que, depuis cinq ans, le concours pour la formation du personnel paramédical n’est pas ouvert au niveau de l’ENDSS. "Quinze sections ou spécialités n’ont pas ouvert de concours et, parallèlement, la direction des ressources humaines est en train de prostituer cette formation, en ouvrant tous azimuts des formations privées qui cherchent plus à enrichir une bande de nomenklaturas que de répondre aux exigences de la formation. L’exemple le plus patent est la formation en anesthésie-réanimation ou les étudiants sont obligés de chercher par eux-mêmes leur terrain de stage, sans pour autant avoir fait au préalable les cours théoriques à l’université de Saint-Louis".

La fédération se demande, ainsi, en quoi une division est plus importante qu’une école nationale régie par un décret. "Cela pose le débat sur les pouvoirs et la mission réels de la division de la formation. Depuis 2009, année de la réforme de l’ENDSS relevant le niveau de recrutement qui devrait normalement être suivi par le reclassement des anciens infirmiers d’État, sages-femmes et techniciens supérieurs à leur nouveau corps d’accueil, ces derniers sont toujours dans l’expectative. Il s’agit de plus de 2 000 infirmiers et sages-femmes et presque 1 000 techniciens supérieurs de santé dont certains sont même à la retraite sans avoir pu bénéficier d’avantages statutaires liés à ce reclassement".

Patrimoine de l’hôpital Aristide Le Dantec 

Les syndicalistes n’ont pas manqué d’aborder l’épineuse question du patrimoine de l’hôpital Aristide Le Dantec. Outre sa préservation, la F2S réclame la sauvegarde des droits des 900 agents contractuels et prestataires" dudit hôpital. Ainsi, face à tous ces manquements, la F2S déclare n’avoir d’autres alternatives que de se battre.

Ce faisant, elle a mis en place un plan d'action qui s’articule comme suit : une campagne d’information, de sensibilisation et de mobilisation des troupes, du 12 au 20 septembre 2022 ; le mardi 20 septembre point de presse et grève générale de 48 heures les 21 et 22 septembre.

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