“Le pétrole ne doit pas être une malédiction”
Les Hauts conseillers des collectivités territoriales ont procédé hier à Dakar, à l'audition de la ministre du Pétrole et des Énergies. Lors des échanges, Aïssatou Sophie Gladima a indiqué que tous les dispositifs réglementaires, financiers, techniques, sont sur place pour une meilleure exploitation des ressources pétrolières et gazières. Elle soutient que ce pétrole qui arrive ne doit pas être une malédiction.
Après l'audition du ministre de la Pêche et des Affaires maritimes, de celui de l'Environnement et du Développement durable, du ministre des Mines et de la Géologie, les Hauts conseillers ont procédé hier, à celle de la ministre du Pétrole et des Énergies. Une occasion pour Sophie Gladima d'indiquer que tous les dispositifs réglementaires, financiers, techniques, sont sur place pour une meilleure exploitation des ressources pétrolières et gazières. Mais, dit-elle, pour y arriver, l'exploitation doit se faire dans la stabilité. Parce-que, explique la ministre, "au moment où nous serons là, à nous chamailler, à nous battre, d'autres personnes vont exploiter le pétrole et je pense que tout Sénégalais qui est interpellé. C'est vrai, les problèmes ne peuvent pas exister mais mettons nous au dessus de tous ces problèmes ensemble, disons qu'il y a de l'espoir pour notre pays.
Ce pétrole qui arrive ne doit pas être une malédiction mais ça doit créer le bonheur des Sénégalais avec l'industrialisation du Pap 3, qui sera autour de l'exploitation du gaz pour permettre la création d'emplois". Par ailleurs, reconnaît- elle, "le taux d'accès à l'électricité diffère. Quand on est en milieu urbain, on est pratiquement à 98%, en milieu rural, l'électrification effective est à 60%, même s' il y a des zones où il y a 0% et on le reconnaît". De 1640 villages électrifiés en 2012, Sophie Gladima informe que "nous sommes actuellement à 4523 localités, et nous sommes en cours d'élaboration de 5000 et quelques collectivités sur un total de 20.000. Il nous reste à peu près 10.000 à électrifier, mais souvent ce sont des amonts et non des grandes reconstitutions". Selon la ministre du Pétrole et des Énergies, c'est le réseau interconnecté qui n'existait pas au sud et au sud-est contrairement au nord où il avait le rejet de l'OMVS, qui a retardé l'électrification.
"Le Gouvernement du Sénégal est en train de consentir des efforts considérables pour résorber la question de l’iniquité territoriale en matière d’accès à l’énergie. A cet effet, le Plan opérationnel pour l’accès universel en 2025 a permis de réaliser la cartographie la plus récente des localités mais également des populations sans accès à l’électricité", a-t-elle souligné. Ainsi, informe-t-elle, le coût des investissements à réaliser pour mettre en œuvre le programme en zone rurale est estimé à près de 631 milliards de FCFA. "En vue d’accompagner la politique d’accès universel à l’électricité, une campagne de communication et de sensibilisation pour le changement de comportement et l’utilisation rationnelle de l’électricité est menée. A ce titre, l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (AEME) a déjà mis en place, au niveau des régions de Dakar, Thiès, Diourbel et Saint-Louis, des points d’information territorialisés qui vont assurer des activités telles que la formation, l’assistance technique, le développement de projets", a fait savoir la ministre.
"Je tiens à relever que le ministère du Pétrole et des Énergies, dans sa volonté d’assurer une participation inclusive pour une gestion concertée de nos ressources pétrolières et gazières, a consulté l’ensemble des acteurs du secteur dans tout le processus d’élaboration de dispositions législatives et réglementaires", a-t-elle révélé. Sophie Gladima d'affirmer que l’accès universel à l’électricité à l’horizon 2025 à tous va permettre le développement des territoires. Pour ce faire, dit-elle, la stratégie consistant à utiliser notre gaz local pour produire de l’électricité nous permettra de gagner en indépendance énergétique avec une sécurisation accrue de l’approvisionnement de Senelec en combustibles.
Ainsi, poursuit-elle, sa mise en œuvre permettra de réduire considérablement le coût de production d’électricité pour atteindre l’accès universel et renforcer la compétitivité économique. Aussi, renchérit la ministre du Pétrole et des Énergies, les ressources tirées de l’exploitation des hydrocarbures permettront d’influer positivement sur la dynamique de notre économie et servir de catalyseur aux autres secteurs tout en finançant les programmes d’accès à l’électricité à tous. "Notre ambition est d’arriver à une équité dans l’accès universel à l’électricité, fondement du développement socio-économique des territoires pour l’émergence du pays en 2035", a-t-elle fait valoir.
Par ailleurs, concernant les attaques des installations de la Senelec lors des manifestations, Sophie Gladima informe qu'ils sont en train de faire le point aussi bien pour la senelec mais également pour toutes les stations qui ont été attaquées. À cet effet, elle invite les gens à revenir à la raison. "Les gens peuvent manifester mais si aujourd'hui on détruit tous nos biens, c'est contre nous même. Parce qu'il faudra encore chercher de l'argent pour le refaire. Nous sommes en train de faire le point pour voir comment accompagner toutes les stations saccagées", a-t-elle plaidé.