Serigne Mbaye Thiam s'en remet à ses supérieurs
Les élèves professeurs sortants de la Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (Fastef) et autres instituts ont exigé lundi dernier du gouvernement leur affectation. En réponse, le ministre de l'Éducation s'en remet à l'arbitrage du Premier ministre et du chef de l'État.
Le rassemblement prévu par les sortants de la Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (Fastef) a bien eu lieu ce lundi. Ils ont assiégé tôt le matin la devanture des locaux du ministère de l’Éducation nationale en centre ville de Dakar. Ces plaignants exigent ainsi leur affectation au terme de leur formation. Mais outre ceux issus de la Fastef, il y a aussi des sortants de l'Institut national supérieur de l’éducation populaire et du sport (Inseps), du Concours de recrutement des professeurs des écoles (CRPE).
A 10 heures, l'attente devenant longue, les élèves professeurs s'impatientaient de plus en plus. En face d'eux, des forces de l'ordre armés jusqu'aux dents veillaient, l'air sévère. A 12H30mn, les représentants des amicales des écoles concernées, reçues par le ministre Serigne Mbaye Thiam, sortent de la rencontre et se dirigent tous vers les grilles de l'ambassade d’Italie non loin. Tout le monde prête une oreille attentive au porte-parole du jour, par ailleurs président de l'amicale sortante de la Fastef, Ousmane Barro. Mais les nouvelles ne sont pas très bonnes.
''On s'est rendu compte qu'il ne peut rien régler. (Serigne Mbaye Thiam) Il dit qu'il va essayer de rencontrer ses collègues ministres pour discuter d'un certain nombre de questions. Car, dit-il, en octobre 2011, il y a eu une correspondance qui a été adressée à la Fastef et à l'UGB (Université Gaston Berger) de Saint-Louis pour déterminer un quota d'enseignants dont ils ont besoin. Il n'a pas trouvé cette lettre et il dit qu'il va continuer à chercher. De notre côté, nous allons vérifier cette lettre au niveau du rectorat pour voir exactement si cela a été respecté'', a expliqué M. Barro.
Sur la supposée lettre, il serait indiqué que le gouvernement a décidé de recruter cette année 808 enseignants, et ce serait fait, d'après le porte-parole. ''Maintenant, ils ont laissé en rade 1 000 professeurs. Il dit que cela ne dépend pas de lui parce que c'est en réunion gouvernementale que la décision a été prise. Nous exigeons que tout le monde soit affecté'', a martelé Ousmane Barro.
''Le décret 2009-1266'' en question
Loin de baisser les bras, ces nouveaux profs ont décidé de solliciter une rencontre avec le Premier ministre Aminata Touré. Ils espèrent qu'elle leur permettra de rencontrer aussi le ministre de l'Économie et des Finances, de la Fonction publique, de l'Enseignement supérieur.
Selon le secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (Saems/Cusems), Mamadou Lamine Dianté, le gouvernement a violé le décret 2009-1266 signé par le président Abdoulaye Wade. ''Le décret a clairement dit que tous les sortants de ces écoles, après concours, doivent être affectés par l’État et c'est après un an d'exercice qu'ils vont intégrer la Fonction publique. Nous avons constaté que Serigne Mbaye Thiam a un agenda autre que celui du ministère de l'Éducation. Il n'a pas d'arguments convaincants pour expliquer ce qu'ils ont fait. Il vient de montrer son incapacité'', a dénoncé M. Dianté. ''Le déficit d’enseignant est criard. Si une lettre avait été écrite, il l'aurait trouvée. Tant que les enseignants ne sont pas affectés, nous continuerons ce combat'', a prévenu le leader syndical.