Le président de l’Association des délégués de quartier de Dakar, suite à ‘’l’agression sauvage et barbare’’ dont leur camarade de Sante Yalla, localité située à Keur Mbaye Fall, a été victime la semaine dernière, demande l’autorisation de port d’arme. Joint par téléphone, El Hadji Samba Fall a signalé qu’ils sont quotidiennement menacés dans l’exercice de leur mission d’assurer la sécurité des populations de leurs quartiers. 

C’est la peur au ventre, suite à ‘’l’agression sauvage et barbare’’ du délégué de quartier de Sante Yalla de Keur Mbaye Fall, qu’El Hadji Samba Fall, président de l’Association des délégués de quartier de Dakar, et ses camarades sollicitent une autorisation de port d’arme auprès des autorités compétentes. Ils cherchent, à travers cet appel, à se mettre à ‘’l’abri d’éventuelles représailles’’. Joint par téléphone hier, M. Fall a indiqué que leur mission de collaboration avec les forces de sécurité pour la lutte contre le banditisme les expose à toute forme de menace.

‘’L’arme sera gardée à la maison, parce que nous savons que le monopole de la violence légale appartient à l’Etat. D’ailleurs, avant de donner l’autorisation, il faut faire une enquête de moralité, d’intégrité, etc. Et les politiciens à qui on délivre des ports d’arme ne sont pas plus méritants que nous’’, laisse-t-il entendre au bout du fil pour justifier cette demande surprenante. D’ailleurs, il condamne avec fermeté l’acte ‘’lâche exercé’’ sur leur collègue du troisième âge, sans défense, du nom de Moundor Sarr.

Ce dernier, constate El Hadji Samba Fall, n’était pas présent à la réunion du comité de vigilance du quartier qui a décidé de partir en ‘’guerre’’ contre les malfaiteurs. ‘’Malheureusement, du fait de son statut, il a été attaqué chez lui. Il a été soupçonné d’être à l’origine de la dénonciation qui a provoqué le décès d’un des agresseurs. Pourtant, avec une arme autorisée, il pouvait les dissuader à l’aide d’un coup de sommation en l’air’’, dit-il.

Les faits se sont déroulés la semaine dernière. Les agresseurs, qui ont mené une action de vengeance, étaient une dizaine. Le chef de quartier, dans la presse d’hier, raconte que l’attaque a eu lieu à l’approche du crépuscule. Un bruit inhabituel l’a fait sortir de sa chambre pour s’enquérir de la situation. Sans crier gare, les assaillants lui sont tombés dessus.  ‘’Comme des forcenés, ils m’ont donné des coups de hache à l’épaule, au dos et au bas-ventre. Lorsqu’ils ont constaté que les violents coups n’avaient pas eu l’effet escompté et croyant que j’étais invulnérable- Dieu sait que je ne le suis pas- ils m’ont assommé à coups de briques sur la tête’’. Il n’a dû son salut qu’à son courage et les techniques apprises dans l’armée. Les assaillants sont partis en vandalisant sa maison.

Le quartier, confie-t-il, est confronté à un grave trafic de chanvre indien ayant conduit à une expédition punitive qui a coûté la vie au chef de gang. Ce sont ses complices qui auraient organisé l’attaque.  

PAPE NOUHA SOUANE