‘’Nous ne nous laisserons pas divertir par le PDS’’
La Directrice de la Case des Tout-petits, par ailleurs membre du Secrétariat exécutif de l’APR, est contre les manifestations du PDS. Dans cet entretien accordé à EnQuête, Thérèse Faye Diouf soutient que le PDS a fait exprès de ne pas respecter les procédures pour obtenir une autorisation de manifester.
Des responsables du PDS ont été arrêtés hier avant d’être libérés. Ils ont voulu braver l’interdiction préfectorale en organisant un meeting à la place de l’Obélisque. Quel commentaire cela vous inspire ?
Aujourd’hui, le PDS politise le procès Karim Wade pour demander sa libération, je suis meurtrie. Il y a des choses plus importantes dont il faut s’occuper pour le devenir de la société sénégalaise, comme l’Education nationale, l’Enseignement supérieur, la question du monde rurale mais aussi l’émergence de notre pays. Nous devons soutenir le président qui est dans un élan de développer le Sénégal. Nous ne nous laisserons pas divertir par le PDS qui a été vomi par les Sénégalais. Le peuple a fait son choix. Ce même peuple a demandé une reddition de comptes pour toutes les personnalités qui ont eu à gérer des deniers publics. Si le PDS organise une série de manifestations, c’est parce qu’ils n’ont pas de preuves pour faire libérer Karim Wade.
Tout de même, le droit de tenir un meeting est garanti par la constitution…
J’ai bien écouté le Préfet de Dakar, Alioune Badara Diop. Il y a eu beaucoup de vices de forme dans la demande déposée. Un parti qui a fait de nombreuses marches durant des années est censé connaître la procédure. Ils ont fait exprès de ne pas respecter la procédure parce qu’ils savent que si la demande est rédigée en bonne et due forme, le Préfet aurait donné son autorisation pour les manifestations. C’est une manipulation. L’autorité est là pour garantir l’ordre public. Si le Préfet refuse la marche, je pense que c’est parce qu’il a tous les éléments qui motivent une telle décision. On ne peut pas accorder une marche qui ne respecte pas la forme. C’est une règle très élémentaire.
Avec la tournure actuelle du procès, ne peut-on pas dire que Karim est un détenu politique ?
Il n’est pas un détenu politique et il ne le sera jamais. Je demande aux responsables du PDS de revoir leur position et surtout de se conformer à la réalité sénégalaise. Nous ne sommes pas au temps de la manipulation des consciences. Les Sénégalais sont maintenant réveillés depuis la 2ème alternance. Si les libéraux substituent aujourd’hui le Front patriotique pour la défense de la République (FPDR) au PDS, c’est parce que ce parti n’existe que de nom aujourd’hui. La justice sénégalaise est là pour tout le monde. Ce n’est pas dans la rue qu’on va innocenter Karim Wade. Nul n’est censé être au-dessus de la loi. Force restera à la loi. Les libéraux sont dépassés par l’histoire. Je considère cela comme des manifestations de la honte.
Par de telles déclarations, ne donnez-vous pas raison à certains membres du PDS, qui soupçonnent le Préfet de Dakar d’être sous le diktat du parti au pouvoir ?
Ridicule ! (rires). Combien de manifestations ont-ils interdites quand ils étaient au pouvoir ? Ces gens-là ne peuvent pas nous donner de leçons.
Que compte faire l’APR pour apporter la riposte aux libéraux ?
Le parti n’a rien encore décidé. Nous sommes un parti structuré et bien organisé. S’il y a des décisions phares d’activités à prendre, cela se fait au niveau des instances du parti. L’APR n’est pas dans une logique de répondre à cette diversion. Ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est comment faire pour satisfaire la demande des Sénégalais.
Le PDS compte revenir demain (aujourd’hui) pour faire un sit-in, et on annonce même la participation d’Abdoulaye Wade. Qu’en pensez-vous ?
Les membres du PDS utilisent le vieux pour se protéger. Ils devaient prendre leurs propres responsabilités. Si Wade décide de revenir, c’est parce qu’il n’est pas rassuré par le parti. Ils sont dans un combat à demi-mesure. Et ils mettent en avant la tricherie et la manipulation. La place de l’obélisque est une place gravée dans la mémoire des Sénégalais avec la disparition du jeune Mamadou Diop, le 31 janvier 2012 suite au forcing de Wade de valider sa candidature. Le jour même de la commémoration de son décès, ces gens veulent revenir sur les mêmes lieux du crime pour tenir une manifestation. C’est triste !
MAMADOU DIALLO (Stagiaire)