Publié le 15 Feb 2013 - 07:15
TRAÎNÉ À LA BARRE PAR SES ASSOCIÉS

Le PCA de la SNCA ‘’Aduna’’ accusé d’avoir détourné 83 millions de francs Cfa

Président du Conseil d’administration (PCA) de la société SNCA ‘’Aduna’’, P. M. Mbaye encourt six mois de prison ferme pour le détournement présumé d'un montant de 126 000 euros soit, 83 millions de francs Cfa.

 

La société SNCA-‘’Aduna’’ a été créée dans le but de distribuer des produits d’assurance aux Sénégalais de la diaspora. C’est dans ce sens que ladite société a signé avec l’entreprise IPA basée à l’étranger un contrat de rapatriement des corps de la diaspora. A cet effet, la somme de 200 000 euros a été versée pour le compte de la SNCA ‘’Aduna’’ dans un compte bancaire logé à Londres, en 2012. Mais après seulement 6 mois, la gestion du Président du conseil d’administration (PCA) a été décriée par ses associés sénégalais. P. M. Mbaye n’a pas pu justifier l’usage d’un montant de 126 000 euros, soit 83 millions de francs Cfa. Ainsi, ses associés S. Ndao et M. T. Ndao l’ont-il traduit en justice pour abus de confiance.

 

A la barre, le PCA a vigoureusement contesté les faits. P.M. Mbaye a soutenu qu’il avait pleins pouvoirs vu son statut de PCA et s’occupait du développement social de l’entreprise. Toutefois, il a confié n’être pas en mesure de justifier certaines dépenses. Selon ses explications, l’argent a été utilisé pour le développement commercial de l’entreprise. A ce titre, des sommes étaient souvent décaissées pour des visites au niveau des foyers religieux et autres. Toujours pour sa défense, le prévenu a laissé entendre que les gendarmes enquêteurs ne lui ont pas laissé le temps d’apporter les preuves de son innocence. ‘’J’ai signé le Pv. Je ne voulais pas passer une nuit de plus de garde-à-vue, car j’ai dormi en slip et sous-vêtement sous les moustiques auxquels je suis allergique’’, a justifié le prévenu basé en Europe. Il a ajouté que sur certaines dépenses, ses associés étaient bien informés, même si c'est lui qui détenait les pleins pouvoirs. ‘’Ses pouvoirs se limitent aux négociations’’, a rétorqué S. Ndao. M.T. Ndao de renchérir qu’ils n’ont jamais reçu de justificatif de la part du prévenu qui, lui, a reçu une mise en demeure depuis le mois de juillet.

 

C’est pourquoi l’avocat de la partie civile a réclamé la somme de 100 millions de francs Cfa au titre de dommages et intérêts. Jugeant les faits constants, le représentant du parquet a requis six mois ferme. Pour la défense, le PCA doit être relaxé parce qu’il s’agit d’une affaire purement commerciale. ‘’Il y a des dispositions spéciales pour la reddition des comptes’’, a ajouté Me Moïse Ndior. Il estime que si tant est qu’il y a une infraction pénale, il n’y a pas eu de mise en demeure pour que le délit d’abus de confiance soit établi. Son confrère Me Adnan Yakhya a abondé dans le même sens. Jugeant la procédure irrecevable, il a demandé au tribunal de débouter les parties civiles. Délibéré le 20 février prochain.

 

FATOU SY

 

 

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