Publié le 26 Nov 2024 - 11:41

Une autre dimension pour la gestion du système d’égout de la capitale

 

Les eaux usées sont une considération importante pour toutes les régions du monde.  Il s’agit de déchets transportés par l’eau. Qu’il s’agisse des choses qui sortent de nos toilettes ou des grandes quantités d’eaux usées qui s’écoulent des installations industrielles, nous y contribuons tous et collectivement, nous devons tous y faire face.

Malheureusement, les effets des eaux usées sur l’environnement sont largement négatifs. Elles doivent être correctement traitées avant de pouvoir être éliminées, généralement dans l’océan. Il y a cependant deux problèmes. Si les eaux usées ne sont que partiellement traitées avant d’être éliminées, elles peuvent contaminer l’eau et nuire à d’énormes quantités d’animaux sauvages.

En effet, les fuites ou les inondations peuvent faire en sorte que des eaux usées complètement non traitées se déversent dans les rivières et autres sources d’eau, ce qui les pollue. Les dernières crues  du fleuve Sénégal à Bakel peuvent servir d’exemple : elles ont touché 55.600 personnes et impacté 1500 producteurs agricoles. La situation aurait été pire si des eaux usées avaient atteint une source d’eau humaine car la contamination des sources d’eau peut entraîner la propagation de maladies, telles que  la diarrhée et l’hépatite A.

Au regard de ces considérations, nous  devons  exprimer notre profonde gratitude à nos devanciers qui ont été à la base de la mise en place du bouclier de protection contre les effets innombrables et néfastes d’un environnement souillé. Nos ainés ont été à la base du réseau d’égout réalisé bien avant notre accession à la souveraineté internationale pour nous protéger contre les maladies. En effet, La mise en place de bases infrastructurelles en matière d’assainissement dans notre pays date de la période coloniale. Ainsi, l’essentiel des réseaux d’assainissement du Dakar - Plateau a été installé entre 1925 et 1929. Le réseau eaux usées et eaux pluviales à la Médina date de 1950, les collecteurs de Hann/Fann ont été terminés en 1955, et le canal de la Gueule Tapée (lycée Maurice Delafosse) en 1950.

Depuis lors , des sommes astronomiques ont été investies dans le développement et la maintenance des composantes du réseau. Malgré les efforts titanesques des différents régimes, force est de constater l’insuffisance des ouvrages, leur vétusté ainsi que leur dimensionnement devenu inadéquat du fait de l’urbanisation croissante. A cela, il faut ajouter que les réseaux d’évacuation souffrent également de problèmes comportementaux des citoyens en mal d’appropriation du bien public national d’assainissement. De même, le patrimoine du secteur est davantage constitué d’infrastructures d’assainissement collectif caractérisées par la cherté de leurs coûts de réalisation. Cette conjugaison de facteurs rend extrêmement difficile la mise en œuvre du plan d’action du Ministre en charge du secteur. Mais, ses efforts sont cependant à encourager car il est en train de faire feu de tout  bois pour arriver à offrir un cadre de vie acceptable dans le Sénégal qui a été la capitale de l’Afrique Occidentale Française de 1902 à 1960 et à ce titre, Dakar sa capitale  doit présenter aujourd’hui une autre image différente non seulement en Afrique mais également au reste du monde car il y va de notre survie dans le village planétaire où chaque membre tend à faire valoir ses atouts pour booster son industrie touristique. La problématique de l’assainissement  et son impact sur l’activité économique sont dès lors plus que d’actualité.  

Les énormes difficultés devant le Ministre chargé de l’assainissement s’articulent autour de l’entretien et  de la maintenance des infrastructures, qui se traduisent en charges d’exploitation et de trésorerie ruineuses, mais aussi par des pertes et dégradation de matériels et de petits équipements du fait des citoyens (vols de regards, bourrages des entrées d’évacuation…) dans une absence totale de sanction.

Tout compte fait, toute la population doit aujourd’hui soutenir le Ministre chargé de l’assainissement car elle est l’ultime bénéficiaire des résultats qui seront obtenus des travaux d’hercule qu’il s’est engagé  à effectuer au four et au moulin.

En éliminant efficacement les eaux usées de nos maisons et de notre environnement immédiat, le système d’égout empêche la propagation de maladies comme le choléra et la typhoïde. Dans le passé, sans systèmes d’égouts appropriés, ces maladies étaient beaucoup plus courantes. Aujourd’hui, des égouts sains sont la clé d’une communauté saine. Ils nous aident à contrôler les inondations car les fortes pluies peuvent transformer les rues en rivières s’il n’y a nulle part où l’eau peut aller. Les égouts sont comme des tunnels souterrains qui emportent toute cette eau supplémentaire, protégeant nos maisons et nos rues contre les inondations. Les inondations comme nous en avons connues ces années passées, peuvent causer beaucoup de dégâts, c’est pourquoi de bons systèmes d’égouts sont d’une importance capitale.

Les égouts participent à notre prospérité économique pour la bonne et simple raison qu’avec des  égouts en activité et bien entretenus,  les entreprises voudront venir s’installer chez nous, les touristes voudront également venir visiter et tout le monde aime vivre dans un endroit propre et sain.  De bons égouts aident les villes à se développer et à prospérer.

Dans tout cela , il est bon de reconnaitre cependant que la disparition des plaques d’égouts a trop duré et tout le monde soupçonne les pousses-pousses qui ramassent la ferraille non plus les weekends, mais tous les jours maintenant sans gêne. Dernièrement,  des étrangers se sont mêlés à cette pratique en dérobant des plaques pour aller les vendre auprès de ferrailleurs et chaudronniers. Inimaginable ! un sénégalais l’aurait fait dans un autre pays nous serait revenu dans un cercueil. Cet état de fait  n’a pas échappé à Monsieur le Ministre chargé de l’assainissement au point de saisir la Gendarmerie dernièrement pour traquer les voleurs de ces plaques d’égouts. Maintenant à la place de ces couvercles, ce sont des pneus ou des bâtons portant des chiffons rouges qui signalent les trous que leur absence a laissés. Il est grand temps de mettre un terme définitivement à cette situation par des sanctions exemplaires à l’encontre des auteurs de cette quête irresponsable de biens matériels. Le département en charge de l’assainissement  a la lourde charge de protéger la santé et la salubrité publique ainsi que l’environnement contre les risques liés aux rejets des eaux usées, notamment domestiques. Son travail est comme un feu continu sur un champ de bataille et mérite tout notre soutien.

                                                                                     

Alioune Fall

108, Comico Mermoz.

 

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