La ‘’femme’’ du procureur est un escroc
![](https://enqueteplus.com/sites/default/files/styles/article-default/public/main/articles/arrestation-660x330.jpg?itok=MlhLKOnZ)
Marème Tandian est une sans domicile fixe âgée de 36 ans, dernièrement hébergée à Liberté 6 et mère de 3 enfants. Elle a comparu hier devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour usurpation d'identité et escroquerie.
Pour mettre en confiance ses victimes afin de pouvoir les gruger sans problème, Marème Tandian avait un mode opératoire simple : tantôt elle se disait avocate, parfois femme d'un ‘’Mbacké Mbacké’’, le plus souvent femme d'un procureur. Jusqu'à son arrestation, elle avait comme photo de profil un collage de la photo d'un ‘’procureur’’ et de la sienne. Son modus operandi était de contacter les vendeuses en ligne, d’échanger de numéros de téléphone avec elles pour leur faire voir sa situation matrimoniale sur WhatsApp. En sus, elle faisait croire à son monde bien ciblé qu’elle travaillait au tribunal de grande instance de Dakar ou à la Cour de cassation.
Une fois qu’elle a choisi sa marchandise, elle se la faisait livrer aux endroits où elle disait travailler. Et elle était à fond dans son deal.
A Penda Touré, l’une des parties civiles qu’elle a contactées via Facebook, elle disait s’appeler Seynabou dit Mme Mbacké. ‘’Elle m'a fait savoir qu'elle voulait acheter mes produits et a choisi une valeur de 455 000 F Cfa. Je lui ai envoyé un livreur au tribunal, mais elle m’a fait savoir qu’on l’attendait pour une audience. Au final, le livreur et elle se sont croisés au parking dudit tribunal où elle a récupéré la marchandise. Par la suite, elle m'a donné un faux code Orange money et a éteint son téléphone’’.
A la prévenue, Me Mamadou Guèye Mbow, conseiller de Penda Touré, ainsi que la dame Oumy Dieng, ont réclamé les sommes de 600 et de 350 mille pour causes et préjudices.
Le procès a failli faire l'objet d’un renvoi pour la comparution de toutes les parties civiles, puisque Marème Tandian avait essayé de nier les faits. Elle s’est vite ravisée, reconnaissant avoir pris des produits de commerce auprès des différentes parties civiles citées par le président du tribunal. Elle a toutefois nié s'être fait passer pour une avocate ou la femme d'un procureur, alors que dans l’enquête préliminaire, elle avait avoué avoir ‘’usé de ruse’’ pour berner ses victimes.
Pour sa défense, elle a dit avoir eu l’intention de restituer toutes les sommes à ses victimes, après la vente des produits. Un argument fallacieux, selon le parquet qui a requis, à son encontre, une peine d’emprisonnement de 6 mois ferme.
Quant à ses avocates, Me Fatimata Ly et Me Charasade Hilal, elles ont demandé la clémence du tribunal. Elles ont réclamé pour leur cliente une peine équivalente à celle qu’elle a déjà purgée. ‘’Afin qu’elle puisse retrouver ses enfants’’.
Marème Tandian sera fixée sur son sort le 12 décembre.
FAMA TALL