Des reliques à découvrir
Un pan de l’histoire du Sénégal est actuellement exposé au musée d’art africain Théodore Monod. Il raconte en bref le premier Festival mondial des arts nègres. Une exposition qui entre dans le cadre de la célébration du cinquantenaire du Fesman 1.
C’est parti pour quatre jours de commémoration du cinquantenaire du premier Festival mondial des arts nègres (Fesman). Le premier pas a été franchi avant-hier avec le vernissage d’une exposition au musée d’art africain Théodore Monod sur le thème général de cette célébration : ‘’mémoire et actualité’’. Cette dernière est une initiative de la communauté africaine culturelle section Sénégal (Cacsen).
Une exhibition dont l’ouverture est présidée par le député Abdoulaye Makhtar Diop venu représenter le président du Parlement Moustapha Niasse. Elle propose, en outre, divers documents et des supports sonores et audiovisuels du Fesman 1. C’est ainsi qu’on y découvre la composition du bureau de l’association du Fesman présidée par Alioune Diop, de celle du comité d’organisation ou encore du comité d’honneur. On se rend alors compte que d’imminentes personnalités des arts et des lettres d’ici et d’ailleurs ont participé à l’organisation de ce grand évènement à l’époque.
De l’illustre écrivain Aimé Césaire, jadis député maire de Fort-de-France et vice-président de l’association du Fesman, à Maurice Sonar Senghor, Georges Pompidou ou encore Abdou Diouf, tous ont mis la main à la pâte pour la réussite de cette rencontre africaine. Laquelle était considérée par le Président poète Léopold Sédar Senghor comme ‘’une exhortation à repenser la vie, la vie vivante, telle que les hommes l’ont bâtie avec leurs mains, mais avec leur ferveur, leur amour, avec leur souffrance aussi.
Dans un monde où même la pensée tend à épouser la courbe de la mécanisation, où l’art s’accommode de procédés d’usine, est lancé depuis Dakar, l’appel d’un continent serein dans l’épreuve, fraternel dans la lutte, stoïque dans le malheur, ouvert dans le dialogue’’. Lequel appel ‘’qui veut libérer les énergies dormantes, est essentiellement un témoignage de foi en l’homme’’. Il l’a dit dans son discours lors de l’ouverture officielle. Un exemplaire de ce dernier est sur l’une des cimaises de Théodore Monod.
Et si Léopold Sédar Senghor était d’avis que le Fesman 1 n’était nullement ‘’un vain étalage d’antiquaire’’, la célébration de son cinquantenaire l’est encore moins. Car comme l’a si bien relevé Abdoulaye Makhtar Diop, cette exposition ‘’est significative et signifiante’’. D’autant plus qu’elle commémore un évènement qui, ‘’par sa dimension et son évènement, est unique et marque durablement l’imaginaire collectif sénégalais, africain et mondial’’. C’est pour cela, qu’il ‘’était important que cette manifestation d’avril 1966 qui a eu lieu sur le sol sénégalais soit rappelée aux souvenirs de ceux qui savent, et portée à la connaissance des plus jeunes qui n’ont pas su et des moins jeunes qui ont oublié ou gardé peu de souvenirs’’, a rappelé le président du comité scientifique de cette organisation, Pr Saliou Mbaye.
BIGUE BOB