Publié le 28 Nov 2012 - 21:00
VIOLENCES BASÉES SUR LE GENRE

Les victimes veulent une bouffée d'oxygène

 

La marche mobilisatrice des femmes, organisée par le comité de lutte contre les violences faites aux femmes (Clvf), dans le cadre des 16 jours d'activisme, a été hier un moment de solidarité envers les victimes de ce fléau.

 

Elles ont de nouveau battu le macadam, pour dire non à l'impunité et à la recrudescence des violences basées sur le genre. Mais dans cette foule bigarrée, nombreuses étaient les femmes qui avaient le regard songeur, se demandant peut-être si un jour leur souffrance prendra fin. En effet, elles sont venues de la banlieue, de Médina Gounass, de Pikine ou Guédiawaye participer à cette marche qui a enregistré la présence du ministre de tutelle qui s'est engagée à porter leurs voix, mais aussi à travailler en synergie avec les mouvements de femmes, en vue de développer des stratégies de lutte. «Le chef de l'État a promis de mettre un terme à l'impunité sous toutes ses formes», dira la ministre Mariama Sarr à l'assistance.

 

Selon des femmes ayant pris d'assaut hier la place de l'obélisque, où se tenait la marche, l'espoir d'un avenir plus radieux s'esquisse. Ndèye Paye, la cinquantaine, invitée comme d'autres par le Clvf, vient de Pikine. ''Nous sommes maintenant conscientes qu'il existe un remède à nos souffrances. Cette rencontre nous a presque régénérées, car elle nous a montré qu'il y a une voie à suivre pour venir à bout de nos souffrances'', déclare-t-elle. D'autres ont été avares en paroles, peut-être à cause d'une certaine pudeur, néanmoins, Awa Ndour, Fatoumata Fall de même que Saly Dione, la cinquantaine, ont entonné à l'unisson le même viatique : ''Nous voulons que ces violences cessent, nous sommes fatiguées...».

 

Les «femmes du Sénégal», conformément à l'agenda politique de l'Onu-femmes qui préconise 16 mesures pour éradiquer ce fléau, ont soumis, de nouveau, un mémorandum au chef de l'État sénégalais. Il sera question, entre autres, de renforcer le dispositif juridique, par la mise en place d'un centre d'accueil pour les victimes de violences faites aux femmes, d'esquisser de nouveaux paradigmes pour lutter contre la pauvreté, facteur déclencheur des violences, la prise en charge des enfants témoins de violence conjugale et d'instituer une synergie d'actions...

 

Cette marche blanche s'inscrit dans le cadre de la campagne «16 jours d'activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles», lancée le 25 novembre, sous la houlette de Onu-Femmes.

 

Matel BOCOUM

 

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