Le collectif Dafadoy dit basta !
Dafadoy, un collectif de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, a lancé hier, à la salle des fêtes de Rufisque, sa caravane nationale de sensibilisation sur ces fléaux et la vulgarisation de la loi sur la criminalisation du viol et de la pédophilie. Une mobilisation devant toucher les régions de Dakar, Thiès, Diourbel, Ziguinchor et Kédougou. Ainsi, la structure souhaite renforcer la mobilisation citoyenne contre les violences basées sur le genre, à travers une concertation nationale.
De l’avis de sa coordonnatrice, ‘’les violences qui minent le quotidien des femmes ne peuvent plus rester impunies. Il faut des mesures fortes et radicales’’. Ce qui doit, à en croire Marina Kabou, susciter l’implication de tous les citoyens. ‘’Il faut donc que le citoyen soit au cœur de l'action. Le citoyen n'est pas un consommateur. C'est un producteur d'idées, de convictions, d'engagement et de solidarité’’, souligne-t-elle tout en persistant : ‘’Cette lutte n'est pas seulement l'affaire des femmes. C'est l'affaire de toute la société y compris les hommes. C'est pourquoi nous devons conjuguer nos forces ; nous devons construire des alliances ; nous devons travailler ensemble pour atteindre les résultats escomptés.’’
La coordonnatrice du collectif «Dafadoy souligne qu’il est nécessaire de trouver des stratégies visant à prévenir ces formes de violence. ‘’Cette rencontre (de Rufisque) n'est pas une conférence de plus, mais plutôt un prétexte sûr pour discuter des stratégies de prévention des violences’’, a fait savoir Marina Kabou. Tout en reconnaissant qu’au Sénégal, il y a eu ‘’des avancées significatives en matière de promotion des droits des femmes et des filles, à travers la signature et la ratification de presque la totalité des instruments y afférents, l'adoption de textes de loi en interne, notamment notre Constitution de 2001 et la loi criminalisant le viol…’’.
Mais malgré tous ces efforts louables, elle est d’avis qu’il reste encore ‘’d'autres défis à relever, relativement à l'effectivité des droits des femmes’’. Elle cite notamment ‘’les pesanteurs socioculturelles qui font des femmes africaines dans leur grande majorité des victimes de toutes formes de violence (physique, mentale, verbale, sexuelle, économique), de discrimination et de stéréotypes sociaux’’.
Pape Moussa Gueye