Gënji hip-hop s’engage et dénonce
Ce samedi, des activistes d’horizons divers ont décidé d’organiser un sit-in, à la place de l’Obélisque, pour dire non aux violences faites aux femmes et aux enfants. A la lutte, s’adjoint une association essentiellement composée d’artistes femmes et d’activistes évoluant dans les cultures urbaines.
Née en 2017, Gënji hip-hop est une association qui regroupe des femmes artistes et activistes évoluant dans les cultures urbaines et de nationalités diverses. Elle compte, à ce jour, 70 membres ; 70 femmes qui veulent marquer leur empreinte. C’est ainsi qu’elles ont décidé de se joindre aux organisateurs du sit-in ‘’Dafa doy’’, pour dire non aux violences faites aux femmes et aux enfants. Des activistes ont décidé, après les assassinats de deux jeunes filles à Tambacounda et à Thiès, de se lever pour sensibiliser les autorités publiques sur le danger que courent les femmes. ‘’Pour Gënji hip-hop qui regroupe que des femmes, les violences que les femmes subissent doivent être punies. Personne ne doit être violenté, encore moins la femme qui est le noyau dur de toute société. Si cette situation persiste, c’est parce qu’il y a beaucoup d’empathie envers les violents et les violeurs’’, explique la secrétaire générale de l’association, Ndèye Fatou Tounkara dite ‘’Wasso’’.
Pour elle, le combat, aujourd’hui, entre autres, serait d’arriver à faire criminaliser le viol. ‘’Les victimes de viol sont souvent mal jugées. La plupart du temps, la faute est rejetée sur elles’’, se désole-t-elle. Ce qui lui fait dire que ‘’la société est complice’’, mais également la famille. ‘’Les parents ne veulent pas dénoncer les violeurs et se soucient de l’honneur de la famille au lieu de la vie de leur enfant’’, s’attriste-t-elle. Pour dire non à ce silence coupable, lourd de conséquences, Gënji a décidé d’être artistiquement présente, demain.
Elle ne sera pas à la place de l’Obélisque que pour ‘’s’asseoir’’. Elle livrera une performance. ‘’Ce sera un sketch en mime, qui va mettre en scène différentes composantes de la société sénégalaise, notamment celles que nous considérons comme complices, afin de leur dire d’arrêter de demander aux victimes de viol ou même de violences conjugales de se taire et d’aller dénoncer leurs bourreaux afin qu’ils soient sanctionnés’’, explique-t-elle. Elle ajoute, dans le même ordre d’idées, qu’elles n’ont pas choisi un spectacle mimé par hasard. ‘’Les victimes sont souvent forcées de ne pas parler de ce qu’elles ont subi. La société leur demande tout le temps de se taire. Elles vivent leur souffrance en silence.
C’est pourquoi nous avons voulu symboliser ce silence par le mime’’, indique-t-elle.
Très engagées, les femmes de Gënji hip-hop ne comptent pas s’en tenir à l’action de ce samedi. ‘’Ce sit-in est pour nous une étape dans la lutte, car nous n’allons pas nous en arrêter-là’’, affirme, confiante, Wasso.
BIGUE BOB