L'agent de l’hôpital Fann écope de 6 mois ferme
Voleur multirécidiviste, François Malick Diop avait été relaxé courant 2012 par le tribunal départemental, statuant en matière de flagrants délits. À sa sortie de prison, il s’était même rendu dans le bureau de la magistrate qui l’avait jugé pour la remercier. Ironie du sort, hier, il comparaissait pour vol devant la même juge. Comme frappé par une amnésie, le prévenu a soutenu mordicus que sa dernière comparution remontait à mars 2010.
‘’J’ai beaucoup changé avec mon dernier séjour carcéral, car ma mère est morte pendant que j’étais en détention’’, a affirmé François Malick Diouf. ‘’Mais moi, entre 2010 et 2011, j’étais absent. Or, je vous ai jugé à mon retour de voyage’’, lui a lancé le délégué du procureur. Avant que la présidente de la séance ne porte l'estocade : ‘’Moi j’ai pris service en août 2010 et c’est bien après que je vous ai jugé’’.
Sur les faits, le prévenu a également tenté de mener en bateau les juges. ‘’Je ne l’ai pas volé. Je l’ai juste déplacé’’, a-t-il dit. Se présentant comme un agent du centre de recherche et de prévention sur les risques de la toxicomanie de l’hôpital Fann, François Malick Diouf a profité de l’absence du plaignant et de sa secrétaire pour subtiliser l’ordinateur portable, comme le montrent les images de la vidéo de surveillance. Le voleur a été appréhendé par la victime pendant qu’il empruntait les escaliers avec son butin. ‘’Je ne saurais expliquer mon geste. J’ignore ce qui m’a pris, mais je le regrette’’, dira-t-il, après un long silence, lorsque la présidente a voulu savoir ce qu’il faisait avec l’ordinateur.
‘’J’ai mon travail, mais depuis 2 ans, je suis confronté à des troubles mentaux qui m’ont valu un internement à Dalal Xel’’, a-t-il poursuivi. Toujours pour se dédouaner, le prévenu a déclaré qu’il voulait compléter ses frais médicaux, car il doit subir une intervention chirurgicale. Ses arguments de défense n’ont pas convaincu le délégué du procureur. ‘’Vous nous servez toujours la même rengaine. Vous faites de la diversion, mais vous êtes une personne normale’’, lui a lancé le juge, avant de solliciter une peine de trois mois ferme. L’avocat de la défense a sollicité la clémence, appuyant la thèse de troubles mentaux de son client. Après délibéré, le tribunal a condamné François Malick Diouf à six mois ferme.
FATOU SY