La dame faisait rembourser un prêt fictif à son petit-frère
La voix étreinte par des larmes et à peine audible, la dame Fanta Koïta a versé de chaudes larmes à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, où elle comparaissait lundi, pour le délit d’escroquerie. Idem pour son jeune frère qui l’a attrait.
Étudiant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Younouss Koïta a également craqué devant les juges, rendant l’atmosphère de la salle pesante, émouvante et pathétique. Un spectacle qui aurait pu être évité, si seulement si Fanta Koïta avait tu la maladie qui gâche sa vie. Souffrant de fibrome, la jeune dame divorcée avait honte d’en informer ses parents. Gênée de devoir solliciter leur aide pour se soigner, elle a simulé un prêt au niveau d’une mutuelle d’épargne et de crédit. Aussi, a-t-elle demandé à son jeune frère de rembourser le prêt fictif estimé à trois millions de francs CFA.
Avec comme seules ressources sa bourse d’étudiant, Younouss sollicitait de temps en temps ses parents pour honorer les prétendus engagements de sa sœur, en versant des sommes variant entre 50.000 et 100.000 francs. Mais, un beau jour, le caissier Mouhamed Kassé auprès de qui il faisait les versements, lui réclame un montant de 500.000 francs. Là, sa grande sœur intervient et lui révèle la vérité. Se sentant floué, l’étudiant porte plainte contre le caissier. Sa sœur étant la principale instigatrice de cette affaire, elle est arrêtée, même si l’étudiant a voulu retirer sa plainte.
Faisant la genèse de cette affaire devant les juges, Fanta Koïta a expliqué s’être présentée auprès de Mor Talla Diagne, comptable de la mutuelle d’épargne pour lui exposer son problème et solliciter un prêt. ‘’Il m’a demandé une garantie et j’ai décidé d’apporter un titre foncier comme garantie, mais entre-temps Diagne est parti en congé’’. Poursuivant son récit, elle a déclaré que Mouhamed Kassé a saisi son dossier et a commencé à encaisser l’argent. Toutefois, la prévenue a précisé n’avoir reçu qu’un montant de 250.000 francs.
Entendu, le caissier a affirmé avoir reversé l’intégralité de l’argent à sa co-prévenue, tout en soutenant n’avoir rien gagné dans cette opération. Qu’il ait gagné ou pas, il a perdu sa chance d’être recrutée, car le caissier stagiaire a été condamné à trois mois assortis de sursis. Fanta Koïta a également écopé de la même peine.
FATOU SY
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