Publié le 11 Jan 2013 - 23:45
POUR UN PÉTARD LANCÉ DANS SA CANTINE

Le commerçant fracture le bras d’une élève

 

Pour avoir fracturé le bras d’une élève, le commerçant Balla Ndiaye a été condamné hier, par le tribunal des flagrants délits de Dakar, à un mois de prison ferme et au paiement de dommages et intérêts d’un montant de 500 000 francs Cfa.

 

Moulée dans un jean bleu, le bras droit plâtré, Aïssatou Diop avait du mal à cacher sa douleur, devant la barre du tribunal des flagrants. Visage renfrogné, le timbre de sa voix laissait transparaître une certaine amertume due au fait que depuis des jours, l’élève de 22 ans ne peut pas assister aux cours. Elle a une incapacité temporaire de travail de 21 jours et une fracture occasionnée par le commerçant Balla Ndiaye. Son seul tort a été d’allumer un pétard devant la cantine de ses parents, le 25 décembre dernier au marché de Rufisque.

 

‘’Quand j’ai allumé le pétard, il est venu vers moi et m’a traitée d’indisciplinée. Puis, il m’a tordu le bras et m’a rouée de coups de pied’’, a révélé la jeune fille. ''Je n’ai pas levé la main sur elle. Je l’ai bousculée et elle est tombée'', a juré la main sur le cœur le commerçant. Il a justifié son acte par les dommages causés par le pétard. ''C’est dans ma cantine qu’elle a jeté le pétard. A cause des étincelles, une partie de ma marchandise a pris feu’’, a déclaré le prévenu nerveux. ''Comment a-t-elle pu se fracturer, si vous l’avez simplement bousculée'', lui ont fait remarquer les juges. Et Balla Ndiaye de rétorquer : ''Si je l’avais touchée, elle ne serait pas là.’’

 

Une brèche saisie par l’avocat de la défense qui a demandé au prévenu s’il n’était pas un lutteur. Une provocation qui a irrité Balla Ndiaye suant de colère. Me Abdou Dialy Kane a réclamé la somme d’un million pour le compte de sa cliente. ''Ma cliente, a-t-il justifié, a subi un préjudice physique, mais aussi morale, car elle a été tabassée et elle n’arrive plus à suivre ses cours''. L'avocat a été conforté par les déclarations des témoins. Ceux-ci ont indiqué que malgré leur intervention, ils n’ont pu maîtriser le commerçant aveuglé par la colère.

 

La défense a demandé que les faits de coups et blessures volontaires soient requalifiés en violences et voies de faits. Mes Ibrahima Mbengue et Iba Mar Diop ont soutenu que le prévenu n'avait pas l'intention de blesser la victime, malgré le fait qu'il ait été à l’origine de la fracture de la partie civile. Le tribunal les a suivis en condamnant Balla Ndiaye à un mois ferme pour violences et voies de faits. Le commerçant devra compenser la blessure de l’élève à hauteur de 500 000 francs Cfa.

 

 

FATOU SY

 

 

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