Publié le 17 Jan 2013 - 17:16
GUERRE AU MALI

Ce que l'on tait !

 

Il me semble que tous les points de vue ne sont pas tenus en considération en ce qui concerne la guerre au Mali. Est-il vrai qu'il y ait un consensus national sur la pertinence de cette guerre et notre implication militaire ? Ne cherche-t-on pas à détourner l'attention des populations d'autres problèmes nationaux et internationaux très urgents ?

 

Il semble, en effet, que beaucoup de Sénégalais ne comprennent pas du tout ce brusque empressement de leur pays à participer à une guerre qui se déroule à plus de mille kilomètres de leur sol alors que la Mauritanie, bien plus proche du théâtre des opérations, refuse de s'y laisser entraîner. Ces compatriotes estiment que nous avons des défis nationaux à relever, notamment le chômage des jeunes qui s'aggrave tous les jours, la cherté de la vie qui accentue la pauvreté, le développement de la criminalité pour ne parler que de ces difficultés. Le fait de ne pas s'attaquer à ces problèmes qui ont entraîné la chute de l'ancien régime et de s'engager ailleurs, risque d'avoir un coût politique très élevé.

 

Sur le plan international, une solidarité africaine devrait se manifester à travers la recherche de solutions pacifiques aux problèmes africains car la guerre ne fera qu'accroître notre dépendance vis-à-vis de l'extérieur. Pourtant la communauté internationale ne semble pas se préoccuper des problèmes réels de notre continent. Il en suffit pour preuve le black out observé sur le nettoyage ethnique qui se déroule dans le sud libyen, déclaré zone militaire fermée. L’Occident et l'Union africaine sont bien au courant de ce qui s'y passe, mais ils ne font rien pour y mettre fin.

 

Par ailleurs, beaucoup de mouvements séparatistes africains sont parrainés par des puissances occidentales qu'on tient à considérer comme amies de l'Afrique Noire. On ne peut pas minimiser le terrorisme exercé par ces mouvements du simple fait qu'ils ne se réclament pas de l'islam. On sait bien que certains de ces mouvements ont des connections confessionnelles bien claires. Le soutien de nos amis occidentaux pour les éradiquer devrait être un préalable à notre engagement à leurs côtés au Mali.

 

Si nous ne savons pas mettre nos intérêts au cœur de nos relations avec nos "alliés", nous risquons fort de donner raison à M. Sarkozy.

 

 

Khadim Mbacké

IFAN/UCAD

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