''On met entre parenthèses les soucis de guerre''
Les ressortissants maliens au Sénégal étaient sur deux fronts hier. Malgré la crise qui sévit dans leur pays, ils n’ont pas voulu rater la première sortie de leurs Aigles en Afrique du Sud, à l’occasion de la Coupe d’Afrique (CAN) 2013.
''On met entre parenthèses les soucis de guerre'', disent sept jeunes Maliens, âgés d’une vingtaine d’années. Ils ont tenu à suivre ensemble le match chez un de leurs compatriotes à la Médina. Habillés aux couleurs du Mali (vert-jaune-rouge), ils ont pu compter sur le soutien d'un Gabonais. Et la chaude ambiance changeait au fur à mesure que l’horloge tournait.
Tantôt énervés, tantôt explosifs de joie, ces jeunes étaient dans tous leurs états, dans l'attente de la brèche. ''Qu’est-ce que ces joueurs attendent pour marquer ?'', s’interrogent-ils. Les cris accompagnaient chaque occasion manquée par les joueurs maliens. La rentrée de Samba Diakité leur donna de l'espoir. ''Voici le joueur qui nous manquait pour la concrétisation de nos occasions. Maintenant, on peut être sûr de marquer'', disent-ils en saluant le choix de l’entraîneur.
Mais le salut n'est pas venu du milieu de terrain des Queens Park Rangers (Premier League anglaise). C'est plutôt le capitaine de l’équipe malienne, Seydou Keïta, qui les a libérés à le 84e minute. Le but de l'ancien joueur du Barça (Liga, Espagne) a réchauffé la chambre qui avait, du coup, du mal à contenir les cris. Tout le monde sautait dans tous les sens.
''C’est trop bien d’être malien, nous avons décroché la première victoire de la CAN. Malgré la pression qui pèsent sur ces joueurs, ils parviennent à réchauffer nos cœurs ; on espère vraiment rester sur cet élan. Vive le Mali !'', clament-ils. ''Malgré la crise, on reste debout'', disent-ils. Oui, le Mali a pris une bonne option pour la suite.
Aïcha Doumbia