Les populations de Djiddah Thiaroye Kao dans les rues
Les populations de Djiddah Thiaroye Kao (DTK), en banlieue dakaroise, étaient hier dans la rue, arborant brassards et habits rouges, bravant la chaleur dominicale. Ils exigeaient de l’Etat la clôture «rapide et dans les plus brefs délais» de tous les bassins de rétention qui ont englouti plusieurs habitants de la zone dont une majorité d'enfants depuis 2005.
Scandant «populations en danger, sécurisez les bassins», les manifestants, très déterminés, portaient par devers eux des pancartes où on pouvait lire également : ‘’Les bassins de rétention, tombeaux ouverts, cimetières des enfants, bombe écologique’’, ‘’sécurisation des bassins pour sauver les jeunes’’, «fini les promesses au nom de la rupture», etc. Regroupés sous la bannière du Mouvement de la neuvième victime (M9V), «cadre d’échanges et d’actions pour la sauvegarde des intérêts des populations concernées», les manifestants ont déposé à la préfecture de Pikine-Dagoudane un mémorandum.
«Par considération patriotique, lit-on dans le document, nous avons marché sans anicroche. A travers ce mémorandum, nous réaffirmons notre souhait dans les plus brefs délais de voir le démarrage des travaux concernant la sécurisation des bassins de Djiddah Thiaroye Kao et de Ñetti Mbaar (NM) par une clôture, leur circonscription pour les libérer des espaces destinés à des équipements collectifs, la réfection du tronçon de la route à hauteur de la station de pompage de ÑM, le pompage et la désinfection périodique des bassins et l’attribution des logements de Jaxaay aux ayants droit en souffrance avec leurs familles depuis 2007.»
A en croire Mamadou Badiane, membre du mouvement, le M9V réclame aussi l’indemnisation des victimes. «Si rien n’est fait d’ici à deux semaines, nous envahirons les rues et sans autorisation, en plus d'une plainte que nous déposerons contre l'Etat», a averti Badiane. Pour sa part, Mamadou Mbodj, le préfet de Pikine-Dagoudane, a déclaré que les doléances qui dépendent de son administration seront satisfaites, les autres envoyées à ses supérieurs hiérarchiques. Depuis leur création, les bassins de rétention ont tué les dénommés Awa Fall, Panthiou Mendy, Birane Diallo, Assane Diop et Abdou Hakim Seck. A signaler que le maire de la commune de DTK, Alioune Badara Diouck, a brillé par son absence.
CHEIKH THIAM
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