Pour le chef de l'Etat, la massification de l'Alliance pour la République est une nécessité stratégique en perspective des échéances électorales proches ou lointaines. Avec ses dégâts dans les «petites» formations politiques comme l'UDS/I, au bord de l'implosion.

L’Union pour le développement du Sénégal/Innovation est au bord de l’implosion. Devant statuer sur la demande de fusion que le président Macky Sall leur a faite, Zahra Iyane Thiam et ses camarades se sont vivement opposés, mercredi, lors de leur bureau politique. Si le leader de ce parti est favorable à une fusion avec l’Alliance pour la République (APR), une bonne frange des responsables dont Maguèye Guèye, le n°2, Adji Mergane Kanouté, présidente nationale des femmes, Abdou Sow, porte-parole et leader des jeunes du M23, ont catégoriquement «rejeté l’idée».

Ces «frondeurs», rapportent des sources ayant pris part à cette rencontre, estiment : «Macky n’a aucune considération pour l’UDS/I (alors que) nous sommes présents dans 13 régions sur 14 et l'avons accompagné jusqu'à la victoire finale.»

Aujourd'hui, une fusion avec n'importe quelle autre formation est considérée comme suicidaire. «Le parti reste souverain et n'appartient à personne. Que ceux qui veulent partir s'en aillent fusionner et laisser les autres gérer Uds/Innovation qui est un parti d'avenir et qui a l’ambition de conquérir le pouvoir», renchérit-on. La réunion était donc «très houleuse», signalent nos interlocuteurs. Jusqu'à 23h passées, les positions étaient encore très tranchées entre pro et opposants à l'appel du président de la République.

Jointe par EnQuête hier, Adji Mergane Kanouté confirme l’information mais ne souhaite se prononcer qu'à la fin du «processus entamé». Quant à la secrétaire générale du parti, Zahra Iyane Thiam, elle a d'abord promis de réagir puis n'a plus donné signe de vie.

DAOUDA GBAYA