Mettre en place une cellule de veille contre ces actes sexistes
Le Groupe Agora de recherche pour l’éducation aux droits de l'Enfant et la Paix (GRA-REDEP) a demandé hier à l’État de mettre en place une cellule de veille dans les universités, contre les discriminations et violences faites aux filles et aux femmes dans cet espace.
Les discriminations et les violences faites aux femmes dans l'espace universitaire sont multiples. Pour briser le silence et mettre fin à toutes ces pratiques, le groupe Agora de recherche pour l’éducation aux droits de l'Enfant et la Paix a fait une étude dans les universités de Ziguinchor, Diourbel, Dakar, Thiès, Kaolack et UGB intitulée : ''Face cachée de l’hégémonie masculine faite aux filles et aux femmes dans les universités''. Cette étude a montré que le pourcentage des professeurs femmes dans ces établissements est trop faible. Ces dernières n'ont pas facilement accès aux grands postes. ''Par exemple à la faculté de Droit, sur 95 professeurs, 79 sont des hommes et 16 des femmes.
A Ziguinchor sur 68 professeurs, 65 sont des hommes et 3 des femmes. Donc, il faut un mécanisme d'observation et de lutte contre les dominations, afin que les femmes puissent accéder facilement aux hiérarchies supérieures'', dit Gaspard Onokoko, le président de GRA-REDEP. Khady Bâ de l'association des juristes du Sénégal a pour sa part indiqué que ''les femmes sont souvent victimes de harcèlement sexuel par les étudiants ou même les professeurs, au sein de leur établissement''. ''En plus de cela, ajoute-t-elle, elles subissent des discriminations tous les jours et n'osent pas s'en ouvrir ou ne s'en rendent même pas compte. Il est tant que les femmes s'approprient des rôles qui leur sont donnés, en trouvant les propres moyens de leur lutte''.
Face à cette situation, le GRA-REDEP a ordonné la mise en place d'une cellule de veille contre ces violences sexistes. Mais aussi, il demande au gouvernement de nommer une chargée de mission à l'égalité dans toutes les universités. Selon Gaspard Onokoko, une étude réalisée par son groupe a révélé que l’hégémonie masculine existe bien et qu'on n'en parle pas. ''Les violences sexistes dans les universités doivent disparaître. Depuis 12 ans, nous avons constaté qu'il y avait des choses dans ces espaces scolaires et qu'on n'en parlait pas, par peur ou pour préserver l'image de l'institut. Les étudiantes continuent à subir des discriminations sexistes dans les universités'', dénonce-t-il.
Viviane DIATTA
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