56,4% des Sénégalais travaillent sans contrat
L'assurance du plein emploi aux jeunes, la réduction du sous-emploi et le soutien aux chômeurs, trois défis que le gouvernement doit relever pour contrecarrer le nombre élevé de Sénégalais qui travaillent sans contrat de... travail, et donc ouverts à toutes les précarités dans l'entreprise.
Les crises récentes et récurrentes qui affectent l'économie mondiale favorisent la hausse du chômage, la précarisation de l'emploi et l'affaiblissement des systèmes de protection sociale. Au regard de cette situation, les États ont inclus dans leurs politiques gouvernementales des plans d'actions de promotion et de garantie d'un emploi décent. Cela s'est illustré à travers l'adoption d'un Pacte mondial pour l'emploi, en juin 2009, lors de la 98ème session du Bureau international du travail (BIT). C'est dans ce cadre que le BIT, basé à Dakar, a tenu hier un atelier afin de valider le rapport de projet du profil national du travail décent au Sénégal.
Selon une étude menée en 2011, il ressort que 56,4% des Sénégalais travaillent sans aucun contrat bien déterminé. Une situation qui pose le problème de la sécurisation de l'emploi dans le pays et qui est rendue encore plus aiguë par l'arrivée tardive des demandeurs d'emploi sur le marché du travail.
Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), le profil national du travail décent est un rapport d'évaluation sur les progrès nationaux enregistrés par un pays en matière de travail décent lors de la dernière décennie. A cet effet, le travail décent implique la possibilité pour les hommes et les femmes d'accéder à un travail productif qui offre un revenu équitable, assure la sécurité dans le travail, accorde une protection sociale pour les travailleurs et leurs familles, et de participer aux décisions qui affectent leur vie.
Au Sénégal, note Souleymane Diallo, consultant au BIT, certaines initiatives témoignent des progrès accomplis dans le cadre de la promotion de l'emploi décent. Néanmoins, il reste beaucoup à faire. C'est pourquoi il estime que l'État du Sénégal a trois grands défis à relever pour garantir l'emploi aux populations : l'assurance du plein emploi aux jeunes, la réduction du sous-emploi et le soutien aux chômeurs. En outre, d'autres mesures doivent être prises à savoir la lutte contre le travail des enfants ainsi que la ratification de certaines conventions dont celles relatives à la fixation des salaires minima, la durée du travail, etc.