La Sodevit fait coffrer 4 employeurs
Au sein de la Société pour le développement de l’industrie, du tourisme et de l’habitat (Sodevit) et son personnel, l'ambiance est au torchon brûlé. Une crise secoue en effet l’entreprise depuis l’incarcération de quatre travailleurs qui avaient en charge la gestion du gasoil.
Implantée au cœur de Bandia dans le département de Mbour, Sodevit, la plus grande usine d’exploitation de béton blanc, est dans la tourmente. Les travailleurs ont bloqué l’entreprise pendant deux jours pour protester contre l’incarcération ‘’arbitraire’’ de quatre de leurs camarades. Tout est parti d'une plainte pour vol de carburant, déposée il y a trois semaines, contre les nommés Mouhamed Pouye, Cheikh Ousseynou Ndiaye, Codé Ngom et Babacar Thiaw, par l'entreprise en question.
Entendus puis relaxés dans un premier temps par la brigade de la gendarmerie de Popenguine, le quatuor est de nouveau convoqué par le procureur du département de Mbour. Des auditions au terme desquelles ils ont été placés sous mandat de dépôt et envoyés à la maison d’arrêt et de correction de Mbour. Ils y séjournent jusqu'à leur procès prévu le jeudi 3 octobre prochain.
Outrés par la tournure des événements, leurs collègues ont observé un ‘’arrêt de protestation’’ pour montrer leur indignation. Pour Abdou Sané, délégué du personnel, la décision est ‘’sévère et arbitraire’’. ‘’Les responsables de l’usine ont violé la procédure. Il n’y a pas eu une demande d’explication ni même d’enquête préliminaire’’. Des employés estiment que l’entreprise est coutumière des faits. ‘’Ce n’est pas la première fois que cela arrive. Nous sommes toujours entre l’usine et la gendarmerie de Popenguine à cause de convocations systématiques, indique Abdou Sané. Nous en avons marre de cette situation, et le principal responsable n'est autre que le directeur des ressources humaines.’’
Ainsi, le climat social qui règne dans cette entreprise du secteur des carrières «n'est pas des meilleurs», assure le syndicaliste qui, au nom de ses camarades, exige la libération des quatre employés en instance de jugement, sous peine de durcir la lutte. Joint au téléphone par EnQuête, Mbaye Diouf, ledit directeur des ressources humaines, s'est montré peu coopératif. ‘’Je ne veux pas parler avec les journalistes’’, a-t-il lâché, sec. ‘’Je ne peux rien vous dire de ce qui s’est passé, allez à la gendarmerie, elle vous dira les faits’’, avant de nous raccrocher presque au nez.