Publié le 14 Oct 2013 - 21:19
LA TABASKI ET LES PETITS COMMERCES

Fourneaux, brochettes, grils ou couteaux se vendent comme de petits pains

A quelques heures de la Tabaski, les vendeurs de fourneaux, brochettes et autres grils, installés au bord des routes passantes se frottent bien les mains. Ce qui montre que rien n'est laissé en rade dans la préparation de cette importante fête musulmane lors de laquelle les Sénégalais se donnent à fond. Et en cette veille de Tabaski, vendeurs et acheteurs trouvent leur compte. Une forte circulation nous accueille au marché Gueule Tapée, sous un soleil de plomb. Déambulant autour de leurs étals, les vendeurs essayent de créer de l'animation pour attirer la clientèle. Trouvé en plein marchandage avec une dame, Moussa fait tout pour convaincre la cliente : ''Prend celui-là, c'est mieux et je vais bien baisser le prix. Celui-à aussi est bon et dure très longtemps 'barké borom Touba' (je le jure sur Serigne Touba)'', argumente-t-il. Après avoir bouclé la transaction avec la dame, Moussa daigne se tourner, tout en gardant l’œil sur les clients. ''Les affaires marchent pour le moment. Mais ce n'est toujours pas comme les années précédentes et pour ces genres d'articles, les gens attendent toujours la dernière minute pour s'en procurer'', explique-t-il. Juste à côté de lui, est installée la dame Ndèye Fatou en compagnie de ses deux fils qui l'aident à transporter les lourdes charges, compte tenu de son âge un peu avancé. Elle laisse entendre que ses articles, son indispensables pour cette fête. ''Certes, c'est des matériels qui peuvent être conservés puisqu'on ne les utilise pas tous les jours, mais les femmes sénégalaises aiment tout ce qui est nouveau, surtout pour cette fête qui leur tient à cœur''. Ses prix varient entre 1000 et 12 000 F Cfa pour les fourneaux ''diambar'', 1000 et 5000 F Cfa pour les grils, alors que les brochettes sont vendues à 200 F Cfa l'unité. Ce qui fait dire à la dame : ''mes articles sont accessibles à toutes les bourses''.

Le trafic important entre le Technopôle, à la sortie de Pikine, jusqu'au croisement Cambérène fait l'affaire des marchands de couteaux qui se faufilent entre les voitures afin de pouvoir proposer ce qui leur reste comme marchandise, à quelques heures de la fête. Les couteaux bien rangés dans un carton, Mamadou slalome de voiture en voiture pour les écouler. Et il faut faire preuve de patience pour l'approcher. La concurrence entre lui et son collègue Waly est rude sur cette portion de la route nationale prise dans les embouteillages. Après quelques minutes, il nous rejoint, son sous-vêtement tout mouillé de sueur. ''Pour le moment ça marche bien. On ne se plaint pas trop'', déclare Mamadou. Même s'il admet qu'il court tous les risques du monde en se faufilant entre les voitures. Mais ''il n'y a plus de temps à perdre, dit-il, car je dois rejoindre mon village ce soir même. Donc, il faut que je fasse tout mon possible pour épuiser mon stock de couteaux''. D'un commerce facile, Waly embouche la même trompette : ''tout marche bien en cette période, surtout ces jours-ci, avec cet embouteillage qui nous arrange''. Avec ses yeux brûlés par le soleil, le jeune homme confirme avoir beaucoup gagné dans cette vente des couteaux qu'il ne pratique qu'en période de Tabaski. Le prix de ses couteaux varie entre 1000 et 6000 F Cfa. Mais, révèle-t-il, ''les gens préfèrent les moins chers vu qu'il en achètent 2 ou 3 à la fois''. Contrairement aux autres, Waly dit s’être bien frotté les mains avec ce ''petit commerce'' mais, dans quelques jours, il sera obligé de retourner à son métier habituel, la tôlerie.

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