Publié le 23 Oct 2013 - 20:08
AVENIR APRÈS FORMATIONS

 Mécontents de leur sort, Des sortants de la Fastef prennent un bus en otage

 

Les élèves professeurs sortants de la Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (Fastef) ont pris hier en otage un bus Dakar Dem Dikk et immobilisé un car Tata. Ils réclament toujours leurs affectations et disent être prêts au pire.

 

Un ton de plus dans le bras de fer que les sortants de la Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (Fastef) ont entrepris pour faire plier le pouvoir. Hier, ils se sont encore donné rendez-vous devant le ministère de l'Éducation pour exiger leur affectation, 24h après leur sit-in au même endroit pour la même revendication. Mais leur plan a avorté, car les forces de l'ordre les ont vite dispersés et procédé à l'arrestation de 5 manifestants, finalement libérés après négociations.

Cependant  de retour à la Fastef, les plaignants ont pris en otage un bus de la Ligne 12 de la société de transport publique Dakar Dem Dikk et immobilisé un car Tata de Ligne 46 '' au quartier Point E, sur la rue de Fatick.

Selon Mamadou Doudou Ndao, élève professeur sortant de la promotion 2013 section Lettres modernes, la décision prise par le ministère de ne pas affecter tous les sortants de la Fastef est une ''injustice''. ''C'est une sorte d'abomination que nous jugeons nécessaire de réprimer. S'il faut nous passer sur le corps, ils vont ramasser nos cadavres. On est prêts à défendre cette cause avec la dernière énergie, parce que ce n'est pas du tout sérieux'', a pesté M. Ndao. Pour lui, il n'est pas du tout normal de faire de la ''discrimination'' entre des gens admis par voie de concours au même titre que ''ceux qui sont à l’école de la police, ceux qui sortent de l'Ena (École nationale d'administration), ceux qui sortent de la gendarmerie''.

Toutefois, Mamadou Doudou Ndao reconnaît que la violence ne règle pas le problème. ''Naturellement, cela ne se règle pas par la force. Mais à beau parler, à beau crier, on vous tend la mauvaise oreille en faisant le sourd.  On est obligé de faire recours à la violence. Aujourd'hui, nous sommes appelés à enseigner, nous sommes appelés à installer des valeurs de vertu chez des enfants, donc ce n'est pas nous qui sommes sur cette position'', a-t-il soutenu.

''Nous ne laisserons personne briser notre espoir''

Pour l'élève professeur, les autorités ont dépassé le seuil de leur patience. ''La patience que nous avons, c'est d'attendre que les résultats sortent et que l'on soit affecté. Les autorités ont dérogé à toutes ces règles. Nous avons tout un peuple derrière nous, qui compte sur nous, est-ce que nous avons le droit de briser cet espoir ? Non, nous ne laisserons personne le faire'', a averti Mamadou Doudou Ndao.

De son côté, le vice-président de l'amicale de la Fastef, Ousmane Ndiaye Kane, avance qu'ils sont toujours disposés à des négociations. ''Aujourd'hui je crois que le doyen et tous les autres responsables sont disponibles pour trouver des solutions. Nous sommes en marche vers cela et nous demandons aux autorités de s'engager à trouver une solution pour que ces étudiants puissent être affectés'', a souligné M. Kane.

Lundi, ces sortants de la Fastef sont partis insatisfaits d'une audience avec le ministre de l'Éducation nationale, Serigne Mbaye Thiam, lequel a décidé de s'en remettre à ses supérieurs pour aviser de la suite à donner à ce dossier. Les protestataires eux ont décidé de rencontrer le premier ministre Aminata Touré voire le président de la République, espérant ainsi obtenir gain de cause.

Viviane DIATTA

 

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