Abdou Fall va-t-il rejoindre Macky Sall ?
Abdou Fall s’apprête-t-il à transhumer vers les prairies… marrons ? En tout cas, l’ancien ministre de Wade, qui s’inspire de ''l'effervescence du débat sur l'avenir des cadres actuels de regroupements des partis et mouvements citoyens'', exhorte le Président Macky Sall à instaurer ''un débat sérieux sur les conditions de renforcement de nos institutions démocratiques à travers la construction de pôles politiques majeurs, cohérents et significatifs, tel que c'est le cas dans toutes les démocraties qui se respectent''.
Dans un communiqué rendu public, le Comité exécutif de son mouvement dénommé Alternative Citoyenne/Andu Nawlé pense que cette question ''met à l'ordre du jour la question majeure de la recomposition des forces politiques au Sénégal''. L’idée de l’ancien responsable du Parti démocratique sénégalais (PDS), recoupe celle du Collège exécutif national de l’Alliance pour la République qui, dans un communiqué, ''constate que dans sa configuration actuelle'', la coalition Benno Bokk Yaakaar ''ne suffit plus pour soutenir et défendre l’action du Président Macky Sall''.
L’AC/AN dit vouloir ''apporter toute sa contribution dans l'émergence de grands blocs politiques'' qui seraient ''capables de donner une nouvelle vitalité à notre système démocratique, d'impulser et de conduire les débats de fond sur les perspectives de développement du Sénégal et de l'Afrique''. Sur un autre registre, ce mouvement ''se félicite'' de l’intention du président de la République ''d'associer toutes les forces vives du pays à une large concertation sur les réformes envisagées de notre politique de décentralisation''.
Abdou Fall et Cie pensent que ''le président de la République a marqué ainsi sa volonté de joindre l'acte à la parole de l’État et marque son engagement à y répondre et à y donner suite, conformément à sa vocation de mouvement citoyen participatif''. Se démarquant de la position des boycotteurs de ces concertations, AC/AN considère que ''dans un contexte où le Sénégal fait face à des défis majeurs liés à une demande sociale pressante et à des urgences dans tous les domaines, le président de la République a toutes les raisons d'inviter les acteurs de la vie politique, économique, sociale et culturelle, les mouvements citoyens et les organisations de la société civile à se mobiliser autour du seul combat qui vaille, celui de nos priorités de développement''.
Toutefois, AC/AN engage ''le gouvernement à maintenir le cap du dialogue et de la négociation en vue de bâtir les consensus les plus larges autour de nos objectifs de développement économique et social''. Ce même sentiment de satisfaction, AC/AN l’a aussi pour le président Amadou Makhtar Mbow et les membres de la Commission nationale de réforme des institutions dont la mission arrive à terme le 30 novembre prochain.
Ce mouvement salue ''l'important travail d'élaboration, d'écoute et de systématisation qu'ils ont jusque-là réalisé dans le but de doter notre pays d'une constitution le plus largement consensuelle et qui soit le reflet des attentes et aspirations de notre société au stade actuel de son évolution''. D’où son appel ''à la sagesse de tous pour faire prévaloir le souci d'un texte fondamental conçu en dehors de toute sujétion partisane''.
DAOUDA GBAYA