Au nom de tous les miens !
Juste après l'indépendance du Sénégal en 1960, lorsque la France a largement ouvert ses bras pour accueillir les travailleurs étrangers pour le développement de son économie, les halpulaar du Nord n'avaient pas raté l'appel. Nombreux sont ceux qui, accidentellement, ont atterri dans cette partie de l'Europe ou la vie était très facile grâce aux multiples boulots offerts aux Noirs...
Les temps étaient si doux et si agréables qu’une fois de retour c'était tout un événement. C’est la fierté familiale et le cachet culturel qui accompagnaient ces moments jusqu’aux danses et chants, aux mélodies merveilleuses dédiées a la France. On parlait de «Waala Fenndo», de «Jenga Dano», etc. C’est exactement dans ce contexte que le village de Dondou, situé dans le «Daande Maayo» nord, dans la communauté rurale de Bokidiawe, s’est vite fait remarquer par un important flux de sa population... Jamais de «pékan» ou de chants pulaar sans le nom du village.
Économiquement aussi, les habitants étaient fiers et dans leurs habitations et dans leur vie quotidienne avec des festins incessants d'orgueil du Dondou : «Minen Dondounabe» ne laissait personne indifférent. La solidarité tant vantée est passée par là. Réunis en association, bien organisés et pleins d’ambitions, ils ont pu réaliser un bureau de poste, un forage, une maternité, des écoles élémentaires et un collège. Tout allait à merveille quand, un soir du 30 octobre 2011, une fatalité nous tomba du ciel.
Comme une calamité, pour ne pas dire une malédiction, l'adjoint du sous-préfet de Ogo, dans son «wakh wakhet», gâcha tous les acquis séculaires. Pour le verdict du vote pour la chefferie, il a donné deux versions : une sur place pour un deuxième tour, et l’autre le lendemain à partir de Ourossogui pour positionner le candidat qui a devancé de deux voix.
Aujourd’hui, aucune entente n’existe dans le village, une atmosphère d’animosités née de cette attitude a pris place dans les cœurs que même dans les lieux de culte la haine apparaît. A cause de l’adjoint du sous-préfet, nous ne vivons que de la délation totale. Les familles se haïssent, le mépris s’installe, la méchanceté se lit à travers tous les débats. Il est la source de tous nos maux. Il a divisé les proches parents, semé la haine entre amis et provoqué la méfiance entre jeunes.
Au nom de tous les miens, je dis non à cette délicate situation source d’entraves au développement économique du village. Tous souffrent. La politique en pâtit également à cause de considérations non fondées. La haine est générale.
Au nom de tous les miens, je demande l'intervention du ministre de l'Intérieur pour stopper ce tableau noir car nous ne voulons plus de cette division. Qu’on nous règle le problème de la chefferie du village une bonne fois pour toutes, ou qu’on nous intègre dans l'Acte 3 de la décentralisation. La terre serait-elle renversée que le désastre aurait été meilleur.
Aidez-nous à tirer parti de la cohésion de notre population pour l'avenir de notre village.
OUSMANE GUEYE
RESPONSABLE POLITIQUE A DONDOU
CR BOKIDIAWE