Le CNCR disqualifie le ministre et invite Macky Sall à sauver la campagne
Rien ne va dans la campagne de commercialisation de l’arachide démarrée depuis le 9 décembre dernier. Selon le CNCR qui sonne l’alerte, des opérateurs sur le terrain achètent le kg à 160 F voire 180 F, en deçà du prix officiel fixé le CNIA et l’Etat.
Le président de la République Macky Sall est averti par le Conseil National de Concertation des Ruraux. S’il n’intervient pas le plus rapidement possible, la campagne de commercialisation de l’arachide va tout droit vers l’échec. La cause, depuis le lancement officiel de cette présente campagne le 9 décembre, fait savoir le CNCR, c'est que les producteurs peinent à écouler leurs productions.
Pire encore, signale son président Samba Guèye, depuis le démarrage de la campagne, ‘’la plupart des opérateurs achètent les graines à 160 F ou 180 F Cfa le kilogramme, soit en deçà du prix officiel de 200 F le kilo décrété par l’Etat’’.
Encore, déplore-t-il, ces opérateurs économiques migrent de marché en marché, achètent les graines à des prix très dérisoires. La situation sur le terrain est déjà confuse, selon le CNCR qui signale, par ailleurs, que ni le ministre de l’Agriculture Papa Abdoulaye Seck, ni le ministre des Finances Amadou Bâ, ne sont en mesure de résoudre le problème ainsi posé.
‘’Seul le président de la République peut sauver la campagne. Si l’Etat ne met pas la main là-dessus, elle sera complètement ratée pour cette (année). Parce qu’il faut avoir de l’argent pour acheter des graines, et non pas laisser les gens aller au niveau des marchés pour acheter à bas prix’’, alerte le président du CNCR.
S’asseoir au tour d’une table
En outre, pour sauver cette présente campagne, il est temps, d’après le CNCR, de s’asseoir autour d’une table pour discuter des problèmes du monde rural. L’Etat doit, souligne le Directeur de l’Union nationale des coopératives agricoles du Sénégal, Boubacar Cissé, réunir tous les acteurs impliqués dans le secteur rural et notamment dans la commercialisation, dans la distribution des semences et des engrais pour mieux cerner les problèmes.
Le CNCR n’a pas manqué non plus de déplorer l'absence de concertation entre le chef de l’Etat et les acteurs du monde rural. Pour preuve, renchérit, M. Guèye, ‘’depuis l’avènement du Président à la tête de ce pays, on a écrit plusieurs correspondances pour discuter avec lui des problèmes du secteur rural. Mais jusqu’à présent, c’est lettre morte’’.
PRIVATISATION DE LA SUNEOR Le CNCR appelle l’Etat à faire le bilan de la mise en œuvre des engagements La privatisation de la société nationale des oléagineux du Sénégal (SONACOS) au profit d’un repreneur privé ne peut qu’entraîner un manque à gagner pour le monde rural et notre pays. Et pour le CNCR, il est temps de faire une analyse sur ce manque à gagner. Encore, poursuit le Conseil national de concertation des ruraux, ‘’près de 8 ans après sa privatisation, la Suneor a eu largement le temps de faire ses preuves. ‘’Constatant ses carences actuelles, le CNCR et ses membres producteurs d’arachide interpellent le gouvernement et lui demandent de faire le bilan de la mise en œuvre des engagements pris par le repreneur stratégique, de clarifier les investissements qui ont été réalisés et le bénéfice que la Suneor réalise sur l’importation de l’huile brute végétale au détriment de la transformation des graines d’arachide produites par les producteurs sénégalais’’, décrit une note du CNCR. |
A. NG. NDIAYE