''Certains communicateurs traditionnels sont responsables des violences''
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Invité de l'émission Point de vue de la RTS, le président du Comité national de gestion de la lutte (CNG) a listé les problèmes qui secouent la discipline. Selon Alioune Sarr, les violences sont activées par certains hommes de média.
''Le CNG (Comité national de gestion de la lutte) n'est qu'un régulateur'', a précisé le Docteur Alioune Sarr sur le rôle de la structure qu'il dirige. Invité l'émission ''Point de vue'' de la télévision nationale (Rts), le président du CNG a passé en revue toutes les questions relatives à l'arène sénégalaise.
Il reconnaît qu'il y a beaucoup de problèmes dans ce milieu, notamment ''dans la vente des licences et d'autres problèmes qui tiennent à l'intégrité physique des lutteurs''. Mais il assure que le CNG est en train de se battre pour connaître la vérité. C'est ainsi donc qu'il a lancé un appel à ''ceux qui vivent de la lutte et à tout un chacun de s'y intéresser pour sauver le système de ce sport qui apporte de la stabilité dans ce pays''.
Pour Alioune Sar, ''il faudrait que chacun ait le courage de dénoncer ceux qui n'ont pas leur place dans le milieu''. Comme lui l'a fait concernant les fautifs dans les violences qui gangrènent la lutte. ''J'interpelle les communicateurs traditionnels qui sont à l'origine de certaines violences. Vous voyez des lutteurs qui arrivent sur un plateau et qui ont un comportement de gentleman, mais c'est souvent l'animateur qui les pousse à la violence en leur disant : ''Chauffez le plateau''.
''Aujourd'hui, les face-à-face sont mieux organisés''
Il a ainsi appelé les acteurs à avoir un esprit sportif. ''Il faut savoir garder raison. C'est un spectacle, il faut savoir s'arrêter pour ne pas être excessif. C'est cela notre mission, nous y veillons et interpellons tous les acteurs de la lutte pour qu'ils fassent la même chose'', a-t-il poursuivi.
Mais il a noté une baisse du fléau. ''Lors des face-à-face, vous constatez de plus en plus que cela va de mieux en mieux. Si notre mission est d'anticiper, c'est souvent malheureusement comme dans toute œuvre humaine, on est un peu surpris par les événements. Mais nous faisons en sorte que par la suite, les choses se passent mieux.
On a eu des événements malheureux dans certains endroits du Sénégal avec une violence inexplicable et le CNG a pris des mesures. Aujourd'hui, vous voyez que ces face-à-face sont mieux organisés et mieux régulés. Lors du dernier face-à-face, quand des lutteurs ont voulu se bagarrer, les autres lutteurs se sont levés eux-mêmes pour séparer les bagarreurs'', a-t-il salué.
''Il faut qu'on se regarde dans les yeux et qu'on se dise certaines vérités''
Le président du CNG a toutefois souligné qu'il y a ''des solutions simples aux problèmes de ce sport''. ''Un système n'est fort que par le comportement de ceux qui l'animent. Il ne sert à rien d'avoir des règles ; elles sont toutes bonnes en général ; mais les animateurs, ce sont les hommes. C'est comme la démocratie, chacun doit connaître ses devoirs et ses droits ; et tant que cela n'est pas fait, nous n'avancerons pas.
Si chacun cherche à cacher la vérité à l'autre, il y aura des problèmes. Il faudrait qu'on revienne aux fondamentaux même d'une vie normale, c'est la loyauté, l'honnêteté, la rigueur dans ce que l'on fait et à tout moment. Il faut qu'on se regarde dans les yeux et qu'on se dise certaines vérités pour préserver ce sport là'', argumente-t-il.
Pour ceux qui pensent les membres du CNG profitent de la lutte pour se remplir les poches, Alioune Sarr leur répond : ''Le Comité national est un ensemble de personnes qui ont leur travail ailleurs''. Il a ainsi appelé les acteurs à accorder leurs violons. ''Les lutteurs, certains managers et certains promoteurs, qui ne vivent que de la lutte, ainsi que tous les autres comme les batteurs, les chanteurs, doivent se retrouver sur le droit chemin pour pérenniser davantage ce milieu qui leur permet d'avoir aujourd'hui une vie décente''.
Parce que pour M. Sarr, ''on ne scie pas la branche sur laquelle on est assis ; on ne crache pas dans la soupe. Et ce genre de personnes, il y en a partout. Malheureusement, tant que les individus ne comprendront pas que quand l'intérêt général va, tout va, il y aura des problèmes. Si chacun pense que la lutte lui appartient, il y aura des problèmes''.
KHADY FAYE