Une «révolution verte» espérée au Sénégal
Un carnet de route pour l’émergence d’une agriculture moderne, performante et créatrice d'emplois. C'est le tableau présenté hier par les ministres Abdou Latif Coulibaly et Papa Abdoulaye Seck, en rapport avec les décisions du Conseil des ministres.
50 ans après la «révolution verte» en Inde qui a modernisé l’agriculture de ce géant asiatique, le Sénégal entend révolutionner la sienne pour plus de performance. Pour cela, il faut jeter les bases d’une transformation de ce secteur à travers une meilleure campagne agricole pour 2014-2015, pilier du Plan Sénégal Émergent (PSE).
C'est ce qu'a affirmé Abdou Latif Coulibaly, porte-parole du gouvernement, au cours d'une conférence de presse tenue en compagnie de son collègue de l'agriculture et de l'équipement rural, Papa Abdoulaye Seck. Ils ont dressé la feuille de route d’une «nouvelle agriculture» basée sur «la vulgarisation des intrants agricoles» et sur «une mécanisation progressive» pour de «meilleurs rendements».
Ce processus veut s’inscrire dans la rupture en promouvant une agriculture productive et durable. D’après Papa A. Seck, une somme d'environ 24 milliards de francs Cfa a été dégagée pour l’approvisionnement en engrais, semences et équipements agricoles pour la prochaine campagne. Dans les détails cela donnera 74 000 tonnes de «semences de qualité» dont «50 000 tonnes écrémées» et «24 000 tonnes certifiées» pour une somme de 6,4 milliards de francs Cfa.
Dans cette dynamique, le Conseil des ministres d'hier a décidé de réduire le prix au kg de la semence de 200 à 140 francs Cfa. «Une baisse est aussi enregistrée dans la commercialisation de l’engrais subventionné à hauteur de 55 % pour l’engrais arachide, (…) et 50 % sur les autres engrais contre une fourchette de 39,61% et 48,3% l’année dernière, soit une baisse du prix 3 à 34 francs par Kilo’’
Baisse du prix du sac de 50 kg d’engrais
Selon le ministre de l’agriculture, cette déflation se répercute sur le prix du sac d’engrais. Ainsi, «le sac d’engrais pour le maïs de 50 kg passe de 9 000 francs à 8 425 francs, le sac de mil (tombe) de 7500 à 7300 francs. Quant aux engrais horticoles, leur prix passe de 10 000 francs à 8300 francs ’’ indique M. Seck.
Et pour lever tous les entraves liées à cette commercialisation, ajoute-t-il, l’État a décidé de solder la somme due aux opérateurs semenciers à hauteur de 10 milliards de francs Cfa. Mais il subsiste la nénécessité d’améliorer les équipements agricoles.
«En effet, 5 milliards d’équipements en matériels agricoles qui comprennent des tracteurs, 100 pressoirs, 16800 matériels de cultures attelés, 185 motopompes vont être distribués (…) aux paysans dans le bassin arachidier et dans la Vallée du fleuve Sénégal.»
A cela, il faut inclure «la livraison prochaine de 1000 tracteurs d’une valeur de 43,5 milliards de francs Cfa en provenance du Brésil’’ . La distribution de ce matériel sera assurée par des commissions regroupant l’administration, les notabilités, les élus locaux et les organisations paysannes.
Avec tous «ces efforts», le gouvernement espère une meilleure traite arachidière que celle de cette année qui a enregistré 263 822 tonnes. «Nous prévoyons un gain de productivité pour définitivement faire de l’agriculture un moteur de croissance et d’emplois au Sénégal. Dans ce sens, il a été prévu la formation de 10 000 jeunes dans les domaines de l’agriculture et l’agroalimentaire», a indiqué Abdou Latif Coulibaly.
Mamadou Makhfouse NGOM